Tout part d’un message posté sur le réseau X par un compte de « réac tendance raciste », jusqu’à la Une de la Tribune dimanche, le 12 mai dernier, avec ce titre : « Cannes au bord de la crise de nerfs ».
« Alors franchement, je ne sais pas si les organisateurs sont réellement au bord de la crise de nerfs, mais une chose est sûre, le système de la désinformation se porte, lui, à merveille. », soulève Cyril Lacarrière sur France Inter, lundi 13 mai. « Comme souvent, ça commence par un message sur X, la plateforme préférée des as de la manipulation. C’est malin, ils savent que c’est là que se nourrissent à la fois le monde médiatico-politique et les complotistes. Donc un message, le 2 mai, et la machine est lancée. », ajoute-t-il.
Les médias prennent part à la diffusion de cette rumeur
Le Figaro s’empare du sujet le 5 mai dernier. Dans une longue enquête, sa journaliste officialise l’existence de cette fameuse liste en donnant même des informations sur le profil des agresseurs. L’article ne révèle aucun nom, mais la rumeur prend de l’ampleur.
Cyril Lacarrière appuie : « Dans le milieu du rap, on dit qu’un artiste se fait valider quand il a la reconnaissance d’une pointure. Eh bien, c’est ce qui se passe le 5 mai. Le Figaro a validé une rumeur en se basant sur rien ».
Preuve de la puissance des fake news, des journaux aussi réputés et respectables que Le Canard Enchaîné ou Le Parisien se sont retrouvés dans un engrenage en traitant une « fausse information » pour la condamner sans pour autant dévoiler les noms.
« On a les noms ! »
En un rien de temps, la rumeur se répand sur plusieurs sites Internet des journaux, comme le Progrès de Lyon, le Dauphiné Libéré ou Midi libre qui traitent néanmoins l’information avec beaucoup de précaution.
« Rien n’est avéré mais la tension est à son comble » écrivait Closer sur son site Internet.
Du côté de C8, en revanche, Cyril Hanouna et son équipe rentrent un peu plus dans les détails sans aucune précaution « On a les noms, c’est tout le cinéma français qui est touché, une liste extraordinaire. »
« Je rappelle que c’est dans cette émission qu’on a laissé dire à un invité qu’il existe une drogue faite à partir de sang d’enfant, donc pas de surprise. », souligne l’éditorialiste de France Inter.
La déconstruction de la rumeur
Quand les médias se sont aperçu du piège dans le lequel ils sont tous tombés, ce week-end, le Parisien et la Tribune Dimanche ont fait machine arrière pour publier des articles pour déconstruire la rumeur.
« Alors, pour qu’on se comprenne bien, je ne vous dis pas qu’il n’y aura pas de nouvelles révélations glauques sur le monde du cinéma. Ce que je vous raconte ce matin, c’est comment une rumeur de liste fondée sur rien se fait une place dans les médias. » explique Cyril Lacarrière.
Chloé Lanies