Liberté de la presse : la France se classe à la 21ème place du classement de RSF

, par communication@clubdelapressehdf.fr

Le 3 mai est célébré chaque année comme la Journée mondiale de la liberté de la presse. À cette occasion, l’ONG Reporters sans frontières (RSF) a dévoilé son classement mondial de la liberté de la presse. La France gagne trois places et la Norvège se maintient à la première place.

Pour ce classement 2024, la France passe de la 24e à la 21e place par un effet mécanique, alors que les indicateurs du pays « stagnent », a relevé Anne Bocandé, directrice éditoriale de Reporters sans frontières, selon Sudinfo. Plusieurs événements récents révèlent les défis persistants en matière de liberté de la presse en France.

Le jeudi 02 mai, la veille de la Journée mondiale de la liberté de la presse, l’humoriste de France Inter annonçait sur le réseau social X sa convocation à « un entretien préalable » par Radio France, « en vue d’une éventuelle sanction disciplinaire ». Pour protester contre cette suspension et soutenir l’humoriste, les syndicats de Radio France ont déposé un préavis de grève intersyndical pour le dimanche 12 mai.

De son côté, la journaliste d’Arrêt sur images, Nassira El Moaddem a été la cible d’une vague de harcèlement haineux en ligne orchestrée par l’extrême droite les mercredi et jeudi 2 mai. Cette attaque fait suite à un tweet qu’elle a publié le 30 avril en réaction à un article de RMC Sport. Selon Libération, cet article abordait « un courrier de la Fédération française de football à ses responsables locaux au sujet du port de certains équipements, comme le casque ou les collants, dont l’utilisation par certains joueurs relèverait de motifs religieux sous prétexte médical ».

« Les États échouent à protéger le journalisme »
La situation est encore plus critique au niveau mondial. « À l’échelle internationale, cette année s’illustre par une absence manifeste de volonté politique de la communauté internationale à faire appliquer les principes de protection des journalistes, et tout particulièrement la résolution 2222 du Conseil de sécurité de l’ONU. La guerre à Gaza est marquée par un nombre record d’exactions commises contre les journalistes et les médias depuis octobre 2023 : plus de 100 reporters palestiniens ont été tués par l’armée israélienne, dont au moins 22 dans l’exercice de leurs fonctions », explique RSF dans son rapport.

Pour faire son classement, l’ONG se base sur cinq critères : politique, légal, économique, socioculturel et sécurité. Dans cette 22e édition, c’est l’indicateur politique qui connaît la plus forte baisse, enregistrant une chute globale de 7,6 points. « Cela signifie qu’un nombre croissant d’États ne garantit pas au public une information fiable et indépendante, remet parfois en cause le rôle des journalistes, voire instrumentalise des médias ».

Pour rappel, la journée du 3 mai a été proclamée par l’Assemblée générale des Nations Unies en 1993 dans le but de sensibiliser à l’importance de la liberté de la presse et de rappeler aux gouvernements leur obligation de respecter et de faire respecter le droit à la liberté d’expression, consacré par l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme.


 

 

 

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