Liberté de la presse : 300 ex-correspondants à Moscou demandent la libération d’Evan Gershkovich

, par communication@clubdelapressehdf.fr

Emprisonné depuis le 29 mars 2023 en Russie, le correspondant du Wall Street Journal à Moscou, Evan Gershkovich, risque vingt ans de réclusion dans une colonie pénitentiaire. Plus de 300 anciens correspondants de presse en Russie, issus de 22 pays, ont signé une lettre adressée au ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, pour demander la libération immédiate du journaliste.

Le journaliste a été interpellé alors qu’il était en reportage à Ekaterinbourg, le 29 mars. D’après Libération, les autorités russes l’ont accusé, d’espionnage, et lui reprochent notamment d’avoir recueilli des informations sur l’industrie de la défense. Une charge gravissime et inédite contre un journaliste occidental depuis des décennies. Le Kremlin affirme que Gershkovich a été pris en « flagrant délit » d’espionnage, sans avancer ni produire aucune preuve, le dossier étant, fort à propos, classé secret, souligne Libération.

Malgré l’émoi provoqué par cette arrestation et les nombreuses réactions des plus hautes instances, de Washington à Bruxelles, un tribunal russe a décidé mardi de maintenir le journaliste en détention provisoire. En attendant la date du procès, des appels à sa libération sont lancés quotidiennement.

Dans une lettre ouverte à l’endroit du Kremlin, 301 anciens correspondants de médias internationaux à Moscou réclament la libération immédiate de leur confrère Evan Gershkovich et l’abandon des charges retenues contre lui.

« Monsieur le ministre Lavrov,

« Nous avons tous travaillé en Russie en tant que correspondants étrangers, certains pendant quelques mois, d’autres pendant des décennies. Nous sommes choqués et consternés par l’arrestation de notre collègue Evan Gershkovich et les accusations portées contre lui.

« Evan Gershkovich a une longue et impressionnante carrière de journaliste. Nous ne doutons pas que le seul but et l’unique intention de son travail étaient d’informer ses lecteurs de la réalité actuelle en Russie. La recherche d’informations, même si elle doit contrarier des intérêts politiques, ne fait pas d’Evan un criminel ou un espion, mais un journaliste. Le journalisme n’est pas un crime.

« L’arrestation d’Evan envoie un signal inquiétant et dangereux sur le mépris de la Russie pour les médias indépendants et montre l’indifférence à l’égard du sort d’un jeune journaliste talentueux et honnête.

« Nous demandons aux autorités russes d’abandonner ces charges et de libérer immédiatement Evan Gershkovich. »


 

 

 

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