Mediapart refuse de toucher l’argent de Google pour les droits voisins

, par assistant.clubpressehdf@gmail.com

Annoncé dimanche dans la journée, le site d’investigation a bloqué le virement (somme encore inconnue pour le moment) dû par Google pour l’utilisation de ses articles pour les droits voisins, faute de « transparence » dans le contrat.

Cet argent dû correspond aux droits d’auteur institués depuis 2019 par une directive européenne, pour les plateformes numériques. Ils permettent aux journaux, magazines ou agences de presse de se faire rémunérer lorsque leurs contenus sont repris par les Gafam sur Internet.

« En mars 2024, Mediapart aurait dû toucher une substantielle somme en contrepartie de l’usage, par Google, de nos articles, et donc de nos informations exclusives, sur son moteur de recherche. Mais en l’absence de transparence, nous avons stoppé l’arrivée du virement sur nos comptes », explique Carine Fouteau, présidente et directrice de la publication, qui a succédé en mars à Edwy Plenel. « Mediapart considère que le principe de cette compensation financière (…) est juste », mais « une condition incontournable pour notre journal n’a pu être arrachée : la transparence sur le contrat signé et ses modalités d’application », relève Carine Fouteau dans un article publié sur le site.

En mars, l’autorité française de la concurrence a condamné Google d’une amende de 250 millions d’euros pour le non-respect de certains engagements pris en 2022 concernant les droits voisins. L’entreprise n’aurait pas négocié « de bonne foi sur la base de critères transparents » avec les éditeurs de presse pour évaluer leur rémunération au titre de ces droits.

« Nous espérons une mobilisation des autres acteurs du secteur »

Au moment où plusieurs négociations sont en cours avec Facebook, Microsoft, X et LinkedIn, et que l’intelligence artificielle pose à nouveau la question de l’utilisation des articles de presse, la présidente de Mediapart lance un appel : « Nous espérons une mobilisation des autres acteurs du secteur ». Elle attend aussi des élus qu’ils « complètent la loi de 2019 (qui a transposé la directive européenne, NDLR) pour inscrire ce refus du secret ». En bonne santé financière, Mediapart dépend quasi uniquement des abonnements (220.000 en 2023) et son capital est sanctuarisé depuis 2019.

Source AFP.


 

 

 

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