Pour avoir enquêté sur le sujet de l’escroquerie à la taxe au carbone, le journaliste de Médiapart, Fabrice Arfi auteur du livre « D’argent et de sang » est désormais dans le viseur d’Arnaud Mimran. Selon le journal Libération, l’escroc à la taxe carbone a souhaité qu’il arrive du mal au journaliste dans une écoute du mois de juin 2019. « Lui, il faut vraiment qu’il lui arrive du mal », « Tous ces journalistes, je les déteste plus que les magistrats, parce que tu me dirais : Certains, ils sont morts, ça ne me ferait pas de peine. […] Fabrice Arfi, par exemple, c’est le pire des sales mecs de la terre […]. Mais bon, lui, il est tombé sur la mauvaise personne avec moi », « Moi, je le hais, mais moi, je vais lui faire quelque chose […] », voici là quelques propos d’Arnaud Mimran contre le journaliste.
Lorsqu’il a été interrogé sur ces menaces, le détenu a indiqué aux enquêteurs qu’il espérait uniquement « faire rire » sa compagne, précise Libération.
Reporters sans frontières (RSF) dénonce ces menaces et apporte son soutien au journaliste. Pour sa part, le directeur de la rédaction de Mediapart, Edwy Plenel se dit « inquiet ». « Notre inquiétude est d’autant plus vive que nous avons appris fortuitement les risques encourus par Fabrice Arfi sans en avoir été alertés formellement par des autorités judiciaires ou policières. Et elle est accrue par le fait que ce silence s’ajoute à d’autres manifestations d’indifférence peu rassurantes », a-t-il écrit.
Le journaliste n’était pas la seule cible de Mimran. Les écoutes de la brigade criminelle révèlent que les juges Benoist Hurel et Guillaume Daieff étaient aussi dans le viseur de Mimran et qu’il possède l’adresse personnelle de l’un des deux magistrats.
Depuis sa condamnation en 2016, Arnaud Mimran ne cesse d’accumuler des ennuis judiciaires. Il est accusé de plusieurs meurtres dont celui d’une autre figure de l’affaire de la taxe carbone, Samy Souied. Il a par ailleurs été condamné en appel en décembre dernier à treize ans de réclusion criminelle par la cour d’assises du Val-de-Marne pour la séquestration d’un financier suisse en vue de son extorsion.
