Le procès n’a duré qu’une petite journée, et s’est déroulé à huis clos. Seuls l’épouse et les avocats du prévenu ont pu assister à la séance. Arrêté en juillet dernier, il a écopé de cette lourde peine de prison pour avoir « partagé sur les réseaux sociaux des vidéos tournées dans des manifestations en faveur de l’environnement », selon le Figaro. Nguyen Lan Thang est connu et réputé pour défendre la liberté, et pour avoir relaté les nombreuses violations des droits de l’Homme dans son pays.
Durant sa carrière, il a également défendu sans relâche la liberté de religion, et a dénoncé toutes formes d’injustices dès qu’il en a eu l’occasion. Auteur de plus de 130 articles sur son blog personnel, il est aussi un collaborateur de longue date de Radio Free Asia, radio financée par le Congrès américain et rare média à être indépendant du pouvoir dans les pays asiatiques.
Thang n’a pas pu recevoir de visites régulières de ses proches depuis son arrestation à son domicile, selon ces derniers dans un article paru sur Le Figaro.
Peine maximale possible pour un dissident
Le journaliste vietnamien a été condamné en vertu de l’article 117 du Code pénal au Vietnam pour « propagande antiétatique ». Il s’agit de la peine maximale qu’un dit « dissident » peut recevoir, à savoir une accusation de « mener une propagande contre l’État ». Six ans de prison, dont deux avec sursis, ont alors pu être proclamés dans ce tribunal d’Hanoï à l’encontre de Nguyen Lan Thang.
Un événement inquiétant pour la liberté de presse dans le monde. Le Vietnam est, par ailleurs, très strictes, voire réticents par rapport à la liberté d’expression. Au classement de la liberté de la presse dans les pays du monde en 2022, le Vietnam est classé 7ème en partant de la fin, avec une liberté à peine plus respectée qu’en Chine par exemple.
Ce type d’incident est loin d’être nouveau ou étonnant au Vietnam. Pour rappel, il y a un peu plus d’un an, Pham Doan Trang avait été condamné à neuf années de prison. Cette journaliste, également très en vue à l’époque, avait été accusée de la même façon par le régime vietnamien. Plus récemment encore, en mars dernier, l’activiste Truong Van Dung avait, comme Nguyen Lan Thang, été condamné à six ans de prison.
