AG 2006 : RAPPORT MORAL

Merci à Thierry Becqueriaux et à Dominique Adam pour le travail accompli lors de cette mandature. Leur analyse et le tableau de bord qu’ils viennent de mettre au point permettront au Club de poursuivre son développement avec maîtrise et sans se montrer timoré.

Comme le dit fort bien Thierry Becqueriaux dans son rapport financer, ce dernier exercice fut atypique. Atypique en raison des mouvements de personnel et des embauches. Mais il représente une étape essentielle dans le développement du Club. Ces embauches étaient nécessaires en raison des programmes d’actions lancés ces dernières années. Le club de la presse d’aujourd’hui n’a plus grand chose à voir avec celui des années 90.

Il est clair, par exemple, que lorsque nous avons décidé de créer un site internet, nous savions bien que cet outil ne pourrait vivre sans qu’il y ait création d’un poste salarié. Que l’on se pose aujourd’hui la question de savoir s’il fallait un journaliste ou non importe finalement peu. Ce qui est certain, c’est que, là comme ailleurs, les équipes bénévoles, si volontaires soit-elles, ne peuvent tout faire. Il faut une présence régulière, permanente, si l’on veut un site à jour.

L’embauche de Georges Chevalet a permis de réaliser un travail complémentaire de grande qualité entre, d’une part, les membres bénévoles (du CA ou hors CA) -et particulièrement Ludovic Finez et l’intervention du technicien. Cela ne vaut pas que pour la mise en ligne des articles rédigés par Ludovic ou d’autres. Georges apporte des idées et enrichit ainsi le site internet. Il concrétise aussi, grâce à une grande réactivité -je dois le dire- les idées que nous lui apportons. L’un des derniers exemples en date : la lettre d’actualités hebdomadaire qui renvoie au site. La réalisation d’une « newsletter » classique -comme elle était suggérée par le CA- me semblait trop lourde à réaliser et à gérer. Un simple entretien avec notre webmaster : et voilà notre lettre d’actualités hebdomadaire sur le net, rédigée certes par Ludovic Finez ou un autre membre du CA (et la tâche n’est pas mince) mais mise en ligne régulièrement, chaque vendredi après-midi.

Résultat, la fréquentation du site est multipliée. Si l’on compare les chiffres d’avril 2005 et d’avril 2006, le nombre de visiteurs uniques, par jour, a augmenté de 600%. Ils sont un peu plus de 600 avec un maximum atteint de 1.178.

Le site est en constante amélioration et l’augmentation de sa fréquentation ne fait qu’améliorer notre image à l’extérieur. Grâce au site, on nous connaît mieux, nos partenaires voient davantage de lisibilité dans nos actions, les internautes nous repèrent sur nos points forts : les réflexions, l’actualité juridique. Bien que, sur ce dernier point, il nous faudrait relancer les comptes rendus de nos clubs emploi.

C’est dans ce même esprit que nous avons créé un poste de chargée de communication. D’abord à mi-temps puis, l’expérience s’étant avérée concluante, à plein temps. Cela ne s’est pas fait sur un exercice. Nous avons pris le temps nécessaire. Aujourd’hui, nous commençons à récolter les fruits de cet investissement. Par exemple, l’exposition photo itinérante que nous avons inaugurée il y a tout juste un an, à Villeneuve d’Ascq, a connu un très vif succès.

Aujourd’hui, après un tour de la région, durant toute cette année, elle s’apprête à réaliser un tour de France afin d’y porter une image multiple et souvent inattendue du Nord - Pas de Calais. Derrière, il y un travail extrêmement soutenu du duo Faouzia Allienne/Amandine Bollen. Là encore, nous avons, grâce à cette exposition, gagné de nombreux points en terme de notoriété. Sur un plan plus général, le fait d’avoir une chargée de communication à temps plein ne peut évidemment que conforter notre image.

C’est là que nous avons franchi un tournant décisif. Il fut un temps où notre équipe permanente se composait de la déléguée générale et d’une assistante. D’autres embauches ont été réalisées dans les années 90, mais il s’agissait surtout d’assurer un allègement des tâches de la déléguée. Et il
s’agissait souvent de temps partiels et de CDD. Aujourd’hui, on n’en est plus là. La déléguée
générale, en l’occurrence Faouzia, gère une équipe de professionnels, assure nos relations avec l’extérieur, notamment en ce qui concerne la recherche de financements -et on sait avec quelle
efficacité- assure la comptabilité au quotidien.

Avec un emploi du temps aussi chargé, une équipe professionnelle s’imposait. Les derniers emplois créés : le poste de communication et le poste de webmaster sont effectivement des pleins-temps qui correspondent chacun à une fonction à part entière et parfaitement professionnelle. Nous somme sans doute le seul club de France à nous prévaloir d’une équipe de cinq personnes (équivalent à 4 temps plein). Mais nous savons déjà que c’est payant parce que nous avons un véritable programme d’action, nous avons un projet et avons la volonté de le mener à bien et dans la cohérence.

Alors précisément, ce programme d’action, je voudrais revenir dessus. En 2002, nous avons commencé à présenter un rapport d’orientation, en AG, rapport qui s’est ensuite régulièrement transformé en programme d’action une fois le CA renouvelé. Des intentions aux réalisations, il y a parfois un pas. Personnellement, 4 années de mandat n’ont sans doute pas été de trop pour trouver un rythme de croisière honorable. Ce rythme a été trouvé en trois ans.

Pourquoi ? Si nous revenons sur le rapport d’orientation présenté ici même l’an dernier par votre
serviteur, nous constaterons qu’aucun des six points n’est passé à la trappe.

Nous avions mis en tête le rapprochement avec les écoles. Ce chantier a été confié à Marie-
Christine Debieuvre, au sein du CA. Comme convenu dans le rapport de l’an dernier, elle a concrétisé nos relations avec le Clemi, le Centre de liaison de l’enseignement et des médias d’information. Un programme a été mis en place avec les établissements scolaires. Le bilan dépasse nos espérances. Nous sommes intervenus dans de très nombreux établissements scolaires dans la région et nous avons reçu des élèves ici même. L’originalité de cette action : nous ne nous cantonnons pas à la semaine de la presse à l’école. Au contraire : nous gérons cette action tout au long de l’année. Et nous parlons de l’ensemble de la presse régionale, tous genres confondus. Il reste à transformer l’essai.

Second point : le parrainage de nos confrères algériens et marocains. Nous avons été un peu plus faibles dans ce domaine. Il n’empêche que nous avons reçu, merci Philippe Hochard, une délégation de journalistes marocains, ce qui nous a permis de penser à des échanges futurs. Il n’empêche que, via notre site internet, nous avons informé sur la situation de la presse en Algérie, sur les condamnations de nos confères et l’incarcération de Mohamed Benchicou. Il n’empêche que, parallèlement, nous avons su afficher notre solidarité avec les journalistes retenus en otage en Irak (Florence Aubenas, Giuliana Sgrena…) et nous avons su associer la détention de Benchicou à une forme de prise d’otages. Rares sont les clubs et autres associations qui se sont positionnés aussi clairement sur ces dossiers, certes différents, mais préoccupants en terme de liberté de la presse et d’expression.

Le club emploi communicant qui avait raté son démarrage en 2004 n’a plus rien à envier au club emploi journalistes. Merci à Philippe Armand. Il reste, je le disais, à écrire et publier les comptesrendus tant pour les communicants que pour les journalistes. En tout cas, ces réunions sont systématiquement enregistrées (sauf incident technique bien sûr).

L’accompagnement des journalistes précaires n’a pas été oublié. Maurice Decroix avait émis cette idée lors de la présentation du rapport d’orientation précédent. Nous l’avons formalisé et concrétisé en mettant en place une « formation » qui leur est destinée. Cette formation, ou devrais-je plutôt dire cet « accompagnement », s’ajoute à celui des communicants que nous conseillons en matière de relation presse. Nous leur donnons, plus précisément le regard des journalistes sur les relations presse. Et là aussi, cela fonctionne parfaitement. Il y a eu certes un creux de ces rendez-vous l’an dernier. Cela s’explique par le départ de la personne que s’en chargeait. Voilà qui est aujourd’hui rattrapé avec des interventions de plusieurs bénévoles -et je les salue- du club.

Autre grand chantier évoqué dans le rapport d’orientation : le traitement et la place de l’actualité sociale dans les médias. Là aussi, ce chantier a été lancé et introduit une nouvelle compétence du club, en matière de réflexion sur la profession : le diagnostic et la recherche. C’est un travail à long terme qui doit déboucher sur un colloque d’ici deux à trois ans. Actuellement, et concrètement, une équipe rencontre les différents acteurs, les partenaires sociaux, écoute leurs regrets, frustrations et doléances, note, prend acte, et construit un travail de fond avec eux.

Quant à la recherche de nouveaux partenaires, les choses ont pris une orientation un peu différente. Mais Faouzia a fait, dans ce domaine, un travail considérable.

Bien sûr, nous n’avons pas relâché la garde sur nos actions plus classiques ou plus connues. En
2005, la commission chargée des ateliers réflexion a organisé 6 ateliers consacrés aux radios associatives, au sport et dopage, à l’histoire de la Voix du Nord, aux documentaires télévisés, aux concentrations dans la presse, aux sociétés de rédacteurs. Le programme est tout aussi riche cette année. On se souvient de l’atelier consacré à la grande distribution face à la presse, tout récemment, aux télés locales, au traitement de la prostitution par les médias…

Je ne reviens pas sur les Grands prix des jeunes journalistes et communicants, qui ont fait leurs preuves et continuent à évoluer, le Noël du Club, dont la commission se réunit maintenant très tôt
dans l’année, c’est à dire en amont de la soirée de décembre, les Chicons Houblon, etc.

Au total, nous sommes toujours à environ 250 manifestations par an au club.

Je voudrais en revanche dire un mot sur un autre grand projet, qui me tient à coeur : le centre de Ressources sur lequel travaille Georges Chevalet. Ce centre, sur lequel nous réfléchissons depuis environ trois ans, verra le jour dans sa première phase à partir de la rentrée prochaine.

Il permettra dans cette première phase, d’avoir accès à de l’information sur les médias, tant nationaux que locaux. Ensuite, on y trouvera l’information que nous produisons lors de nos ateliers réflexion et nos clubs emploi. Le produit de notre travail de diagnostic en matière de traitement de l’actualité sociale y trouvera naturellement toute sa place. Il s’agit en fait de mettre à profit et de valoriser notre propre production et notre expertise acquise au long des années.

Georges Chevalet a conçu un outil spécifique qui sera consultable en ce lieu. Il utilise un système
d’open source appelé « Lodel ». C’est un système de gestion de contenu dont l’utilisation est
gratuite. Nous travaillons actuellement à l’entrée des données. A terme, ce centre de ressources
comportera des dossiers relatifs à l’actualité de la région, des fiches techniques, biographies, etc.

Nous sommes actuellement 175 journalistes, 21 membres journalistes associés, 168 communicants, 34 partenaires individuels, 72 entreprises membres, 25 entreprises amies, 26 collectivités locales. Soit 398 adhérents à titre individuel et 123 personnes morales. Au total et à ce jour, le club de la presse compte 521 membres. Que ce soit en terme d’effectif que d’actions envers la profession, il se situe indéniablement dans le peloton des trois premiers clubs de la presse de France (avec Lyon et Marseille).

Au fil des années, le club de la presse Nord - Pas de Calais est devenu un vrai centre de débats et il reflète les réalités de nos professions. La part des journalistes pigistes est une de ces réalités. Nous devons continuer à nous y intéresser de très près. En même temps, nous ne devons pas relâcher nos efforts pour intéresser l’ensemble des médias de la région. Cette évolution est le résultat de trois facteurs : la volonté, engagée il y a plusieurs années, d’offrir davantage de services et d’outils à nos professions ; une équipe permanente professionnalisée et étoffée ; une équipe bénévole très engagée dans la multiplication de nos actions. A ce propos, le travail des membres bénévoles, élus comme non élus, est considérable. Ils ont été très nombreux à s’investir dans les travaux des commissions. De la même façon, les délégations ont parfaitement bien fonctionné et, là aussi, les délégués ont fait appel à d’autres adhérents, administrateurs ou non. Cette organisation en commissions et en délégations (les délégués étant nommés par le président et travaillant avec les équipes qu’ils composent eux-mêmes en fonction de leurs objectifs) s’est révélée tout à fait payante.

Que dire de l’équipe permanente qui, sous la direction de Faouzia, a su dynamiser notre association, en montrer une image encore plus positive et dynamique à l’extérieur comme auprès de nos adhérents et -ce n’est pas sa moindre des qualités- a su devenir une véritable équipe. Un grand merci tout particulier à notre déléguée générale qui n’a pas ménagé ses efforts en terme de relations extérieures et en terme de fonctionnement interne.

Pour finir, je voudrais dire, en achevant ces quatre années de mandat à la tête du club, le plaisir que j’ai eu à travailler avec les équipes qui se sont succédées par le biais des renouvellements du conseil d’administration.

Certes, ces quatre années n’auront pas été un long fleuve tranquille. Il y eu des moments difficiles, des tensions, des décisions pas toujours faciles à prendre. C’est peut-être, c’est certainement, le signe que nous avons grandi et bien grandi. Je suis persuadé que nous avons beaucoup gagné en terme d’image et de reconnaissance. Les nombreux partenariats que nous avons signés avec les entreprises (mais aussi avec des associations ou des organismes comme le Clemi) et que nous continuons de signer en sont les témoins. Ils ne sont pas les seuls. Par exemple, avec nos partenaires historiques que sont les collectivités locales (le Conseil général du Nord, le conseil général du Pas de Calais, Le Conseil régional, Lille métropole communauté urbaine) nous avons constaté une évolution très positive de nos relations en terme, là encore, de reconnaissance.

Merci à vous tous, merci pour votre fidélité et l’intérêt que vous portez au Club de la presse. L’an
prochain, nous fêterons notre quinzième anniversaire. Je suis bien certain qu’il y en aura un vingtième, puis un trentième. Au moins.

Philippe Allienne


 

 

 

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