Bretagne : une journaliste victime de malveillance et d’intimidation

, par Faouzia

Morgan Large, journaliste de la radio bretonne RKB, a été victime d’une tentative de sabotage après la découverte du dévissage des boulons de ses roues de voiture suite à une enquête sur l’agriculture et l’agroalimentaire, secteurs très puissants de l’économie bretonne. Un acte qui s’ajoute à de nombreuses pressions au cours des derniers mois.

Le 31 mars, elle avait retrouvé les boulons de l’une des roues de sa voiture entièrement dévissés. L’un tombé devant chez elle, l’autre sur la route qui mène à sa maison. « Je peux vous dire que ça vous glace. Ce n’est plus de la menace sourde là », explique Morgan Large, qui a porté plainte.

Reporters sans frontières qualifie cet acte de sabotage perpétré contre la journaliste devant chez elle de « mise en danger » et ne croit pas à une « défaillance matérielle ».
Mardi dernier un rassemblement a réuni plus de 800 personnes à Rostrenen venues apporter leur soutien et dénoncer l’acte de malveillance dont elle a été victime. En même temps , à midi, les auditeurs de RKB (Radio Kreizh Breizh) ont entendu un grand blanc. Un acte militant de la part de la radio bretonne qui tenait à marquer sa solidarité avec sa journaliste Morgan Large.

La journaliste sait qu’elle fait l’objet d’une attention particulière de la part de la filière agroalimentaire. Un mastodonte de l’économie bretonne que la rédactrice a souvent égratigné au fil de ses enquêtes. Intoxication de son chien, ouverture des enclos de ses animaux, ou tentatives d’intrusion dans sa petite radio associative bilingue, une multitudes d’actes de malveillances qu’elle subit depuis quelques mois notamment depuis qu’elle a témoigné dans le documentaire « Bretagne, une terre sacrifiée » diffusé sur France 5 et qui l’objet d’un attaque du lobby créé par des grands groupes industriels de la région.

Selon Morgan Large, un climat violent règne dans la région pour les journalistes traitant ces thèmes qui y met en danger la liberté de la presse, comme c’était le cas d’une journaliste allemande qui aurait été « insultée, bousculée et suivie chez elle par un agriculteur » à Glomel ou le cas de Inès Léraud qui faisait l’objet d’une plainte en diffamation de la part du grossiste breton Chéritel, dont elle avait dénoncé les pratiques dans un article paru sur Bastamag.


 

 

 

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