Des métiers à soutenir dans un monde qui bouge

, par Faouzia

Dans un monde qui bouge sans cesse et de plus en plus vite, il est normal que nos professions suivent le mouvement. Depuis 15 ans, c’est-à-dire depuis la création des Grands Prix du Club, le paysage médiatique régional a copieusement évolué.

Depuis 2012, des titres ont disparu, d’autres sont arrivés. C’est la loi du genre, mais le genre se transforme. La presse gratuite s’est implantée, s’est diversifiée, a évolué et s’est « adaptée » (l’horrible mot !) aux contraintes du marché. Une presse spécialisée dans la vie économique s’est développée et s’est, elle aussi, adaptée. Le paysage audiovisuel a vu naître, mourir, et résister, de nouvelles télévisions sur l’ensemble du territoire.

Heurts et malheurs des médias. La région a également vu émerger des sites d’information en ligne qui aujourd’hui, semblent bien tenir leurs promesses, signe sans doute, de besoins nouveaux qui sont autres que l’immédiateté, l’information vite consommée, vite jetée que l’on a tenté de vendre aux lecteurs. L’univers médiatique bouge, il n’est pas monolithique, il n’obéit pas qu’à une seule loi, il échappe aux prédictions hâtives pondues dans des cabinets dont les experts sont trop attirés par les chiffres.

L’univers médiatique régional bouge et échappe au monolithisme. C’est sans doute la meilleure nouvelle de ce siècle qui n’a pas vingt ans. Il n’empêche, le chanteur populaire Michel Delpech mérite ici d’être paraphrasé : « Et toujours, toujours, le même quotidien régional ! ». C’est vrai et c’est tant mieux. Sauf que, lui non plus, n’est plus le même qu’en 2002. Lui aussi a subi des évolutions conséquentes, non sans grincements de dents, cris et autres chuchotements douloureux. Non sans succès aussi. Saluons ici l’arrivée d’une nouvelle équipe à la direction du titre et souhaitons-lui le meilleur.

Aucune formule stylistique ne sera suffisamment puissante pour porter cette évidence : ce paysage médiatique n’aurait d’existence dans le monde de l’information sans celles et ceux qui vont au charbon. Entendons : les journalistes qui se lèvent chaque matin pour aller chercher l’information là où elle se niche, la vérifier, la recouper, la traiter, en faire des textes, des sons, des images fidèles et compréhensibles par tous.

Ils et elles le font, en respectant les calibrages imposés par les supports qui les publieront. Non pas que nous ayons affaire à de bons petits soldats du journalisme formés dans le prêt à penser et le prêt à dire. Non. Ils et elles le font avec la conscience citoyenne nécessaire à l’information la plus fluide et la plus juste. Cette information qui est indispensable à la démocratie, à notre liberté.

Voilà pourquoi, il y a quinze ans, le Club de la presse a souhaité donner un coup de pouce aux jeunes de moins de trente ans qui ont choisi ce métier. Ferait-on la même chose aujourd’hui ? Oui sans doute. Mais peut-être sous d’autres formes, avec d’autres préoccupations. Les jeunes que nous présentons dans cette édition ont souvent un autre profil que celui de leurs aînés. Il ne s’agit pas de leur formation, de leurs motivation, de leur engagement. En cela, il sont pareils. Mais leur statut, leurs conditions de travail, leur horizon ne sont plus les mêmes.

Les CDD sont devenus la règle. Bien heureux, bien heureuse celui ou celle qui n’a pas à emprunter la voie du correspondant de presse. Mais la précarité se généralise. Le niveau ne régresse pas, bien au contraire. Les moyens sont en chute libre. Dans un monde où l’information s’est considérablement complexifiée, dans un monde où la tendance de l’infocommunication est constamment en embuscade, il est important de continuer à encourager les jeunes. Tout comme nous veillons à ne pas négliger le travail, spécifique, que font de leur côté les jeunes professionnels de la communication.

Plus généralement, cette édition témoigne un succès grandissant pour les prix du reportage et de l’enquête. L’arrivée d’un nouveau site d’investigation locale dans notre région est un signe particulièrement positif. L’actualité, tant ici qu’au plan national ou international démontre à quel point l’enquête est indispensable. De la même façon, on voit refleurir le reportage que l’on aurait dit moribond il y a quelques année à cause de lecteurs trop pressés -somptueuse plaisanterie- ou en raison de moyens en berne. Voir, se rendre compte, entendre, comprendre et rapporter : le genre a de l’avenir. Bravo aux journalistes qui y croient. L’inverse étant tout bonnement impossible.

Félicitations aux lauréats de cette cuvée 2017. A l’an prochain sans faute.

Philippe ALLIENNE
Président du Club de la presse
Hauts-de-France

Dossier de presse de l’édition 2017 des grands Prix du Club de la presse Hauts-de-France

Luc Hossepied et Mikaël HENRIOT. Directeur Général, Centre d’Expositions et de Congrès de Valenciennes Métropole
Hélène Fromenty , Grand prix jeune journaliste Web-TV
Alice Bonvoisin, Grand prix du Jeune journaliste presse écrite
Mathieu Deleneuville, Grand prix jeune communicant avec Valentine Noury, Responsable Influence Médias HEINEKEN France
Carine Bausière, Grand prix du reportage
Sophie Filippi-Paoli, Grand prix de l’enquête
Charline Vasseur, coup de cœur du reportage et Benjamin Zehnder, Directeur Général de l’agence de communication RP carrées
Benjamin Massot, coup de l’enquête avec Séverine Sollier, Responsable relations médias et communication managériale du Groupe Humanis


 

 

 

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