« Cela fait des années que l’on annonce leur mort, rappelle à l’Ina Bertrand Gié, directeur du pôle news du Figaro. Ce format est pourtant toujours présent et redevient même tendance ! ». Alexis Delcambre, directeur adjoint de la rédaction du Monde chargé de la transformation numérique est du même avis : « C’est un format ancien. À un moment, il a paru désuet, avant de revenir dans l’air du temps ces dernières années. Je pense que c’est en grande partie grâce au mobile. La newsletter est adaptée à la lecture rapide et efficace. Mais si elle est revenue en force, c’est également grâce aux modèles d’abonnements numériques qui se développent de plus en plus ».
Le retour en vogue de la newsletter a permis à de nombreux médias de se constituer une base de courriels très importante. C’est le cas du Figaro, qui revendique 3 millions d’abonnés uniques, lui permettant d’envoyer des articles du journal, de la publicité ou des offres commerciales.
« Nos newsletters comportent un axe commercial, mais d’une part, on fait très attention aux données et à ne pas trop envoyer d’e-mails, d’autre part c’est, sincèrement, un montant pas très élevé. On ne néglige pas ces revenus en ces temps de crise de la presse, mais ils ne sont pas importants par rapport au lien qu’on tisse avec nos lecteurs », explique Bertrand Gié. Olivier Porte, directeur commercial et marketing à Ouest-France, va dans le même sens : « La publicité, c’est marginal et ce n’est pas un enjeu aujourd’hui. Peut-être que ça le sera demain ».
M.P