Les communicants nordistes souvent rattachés à des TPE (très petite entreprise) souffrent particulièrement du ralentissement économique lié au confinement généralisé. La communication et les relations presse ne sont en effet plus les priorités des entreprises déjà à la peine.
Le traitement de leurs factures en attente fragilise leur trésorerie. Conséquence : de nombreuses petites entreprises de communication ont déjà décidé de rogner sur leurs vacances. C’est le cas de Marion Boonaert gérante du bureau de presse Le Mouton bleu. « J’ai décidé de suspendre mes vacances de Pâques et de ne prendre que quinze jours cet été », confirme-t-elle.
Recours aux aides de l’Etat
Idem pour Patricia Gombert, communicante nordiste. « Je ne prendrai pas de vacances de Pâques. J’attends la reprise pour septembre », indique-t-elle. Pour autant, celle-ci possède le statut d’entrepreneur salariée en portage salarial au sein d’une coopérative d’activités et d’emploi (CAE), ce qui lui permet d’avoir des salaires versés via cet intermédiaire et de pouvoir solliciter le chômage partiel. « Les contrats ne sont pas perdus mais reportés, mais le chiffre d’affaires va baisser pour le mois d’avril et de mai », précise-t-elle.
Priscilla Cassez, responsable communication, a elle dû mettre entre parenthèse son projet de création de structure. « J’avais un événement en phase de préparation qui a été décalé. Nous réfléchissons à l’organiser en plusieurs phases, précise-t-elle. J’avais prévu d’ouvrir ma structure en septembre, mais cela est mis en attente vu le contexte actuel. »
Dans l’expectative
De son côté, Marion Boonaert reste dans l’expectative. « Les paiements des mois d’avril et de mai sont en attente pour cinq clients, je dois faire des relances, ajoute-t-elle. Deux prospects ont déjà abandonné l’idée de se lancer dans des relations presse et j’ai peu de demandes de relations presse entrantes et pas de diffusion de communiqué de presse, sauf pour un client qui réouvre un atelier pour assurer la pérennité de son entreprise. »
Pour pouvoir alimenter leur trésorerie, ces TPE vont devoir se tourner vers les 1 500 euros du fond de solidarité de l’Etat, mais seulement si leurs chiffres d’affaire a chuté de 50% par rapport à mars 2019 ou des 2 000 euros à condition d’avoir au moins un salarié, d’être dans l’impossibilité de payer ses créances dans un délai de 30 jours ou qu’une banque a refusé un prêt de trésorerie.
M.P