- L’exposition est l’occasion aussi de quelques « rencontres » : ici, au côté du maire de Seclin (à gauche), Jean-Claude Willem (au premier plan), ancien maire de la ville et journaliste honoraire, retrouve Marcel Decubber, photographe avec lequel il a travaillé à Liberté (Photo Gérard Rouy)
« Nous, les citoyens, avons un besoin urgent et crucial des journalistes, ceux qui révèlent la vérité, ceux qui expliquent le monde, font œuvre de pluralisme des idées et de solidarité, qui nous ouvrent des horizons et luttent, par leur travail, contre le fléau du repli sur soi, du rejet de l’autre », explique le premier magistrat seclinois. Lequel évoque la mémoire des victimes de l’odieux attentat contre Charlie Hebdo, ou encore la situation précaire des journalistes de Liberté hebdo « soumis aux coups de boutoir d’un capitalisme hégémonique ».
Fier d’avoir déjà contribué à valoriser sa région et le travail des photojournalistes lors des quatre expositions précédentes, le Club de la presse se devait d’aborder un jour le thème du travail des journalistes, explique le commissaire de l’exposition, Marc Dubois. En trente-quatre images, cette dernière reflète l’évolution considérable opérée en quelque trente ans, le « véritable bouleversement – une révolution ? … accéléré encore ces dernières années », vécu par la profession. Pour autant, du papier au pure-player, du potentiel offert par le numérique aux « nouvelles formes d’appréhension d’une certaine information par les jeunes », la qualité de l’information et le pluralisme sont-ils meilleurs ? « Nous étions « Tous Charlie » paraît-il après le drame du 7 janvier, rappelle le commissaire de l’exposition. Hormis l’amendement Charb, qu’en est-il de ce « tous ensemble » pour la liberté d’informer », interroge-t-il en référence au traitement de l’actualité et de certaines unes aujourd’hui, de la disparition et de la concentration des titres, du sort réservé – par exemple – au métier de photojournaliste, qualifié de « dramatique » par les syndicats, associations de journalistes professionnels et sociétés d’auteurs.
Au cœur des rédactions presse écrite, radio et télévision, ou sur le terrain, l’exposition « tente de refléter tout ce qui se montre mais aussi se cache derrière ces images ». Surtout, elle veut contribuer à « voir d’un autre œil le travail des journalistes, le quotidien, la confraternité, les compétences de celles et ceux qui exercent des métiers profondément humains, passionnants, d’une profession essentielle à la démocratie ». Et tant mieux si elle suscite le débat. Les premiers Seclinois à l’avoir parcourue semblent l’apprécier en tout cas.
M.V.H.
L’exposition « Les journalistes au travail : hier, aujourd’hui… demain ? » est visible dans l’Hôtel de Ville de Seclin jusqu’au 23 mars.
- Pendant l’allocution de Bernard Debreu (Photo Gérard Rouy).
- Pendant l’allocution de Bernard Debreu (Photo Gérard Rouy).