Rapport moral 2010

RAPPORT MORAL 2010

Présenté par Philippe ALLIENNE

Les chiffres qui viennent de vous être présentés ne sont certainement pas ceux auxquels nous avions espérés. Il n’en reste pas moins que le club de la presse poursuit ses ambitions. L’exercice 2010 n’a pas été facile. Je ne reviendrai pas sur les difficultés que nous avons traversées. Je n’aime pas parler d’année de transition, parce que cela donne toujours l’impression d’entendre que cela ira toujours mieux demain. Toutefois il faut bien reconnaître que l’année 2010 a été particulièrement atypique.

Elle a été atypique parce que, en février le conseil d’administration a vécu un tournant de taille avec le départ de sa direction. Il a fallu réagir et rebondir très rapidement face à cette crise interne. Cela a été fait et je remercie l’ensemble des membres du conseil d’administration qui ont su ne pas baisser les bras et qui ont fait confiance à ceux qui ont reconstitué un bureau, c’est-à-dire un exécutif, de manière à poursuivre les activités de l’association sans transition, sans heurt et sans douleur.

Cela a permis de poursuivre nos activités dans tous les domaines : les grands événements comme la remise des prix chicon-houblon à Calais, les rendez-vous d’actualité, mais aussi les évolutions qui étaient nécessaires, je pense particulièrement à la réforme statutaire et à notre développement dans le Pas-de-Calais. En parallèle, l’équipe permanente n’a pas relâché la pression, je veux dire qu’elle ne s’est à aucun moment démobilisée ou déstabilisée. Elle a poursuivi le travail considérable qui fait son quotidien et qui fait le quotidien du club. Je pense au relationnel extérieur, à l’organisation des conférences et réunions de presse, à la logistique nécessaire à toute activité de l’association.

Le changement de braqué de février 2010 et la réforme des statuts nous ont conduit à repousser l’assemblée générale à octobre. Cela n’a pas été sans conséquences. Le conseil d’administration qui s’est alors mis en place a vu son mandat réduit de trois mois. Par ailleurs, si les nouveaux statuts nous permettent de porter le conseil d’administration à 27 membres, l’ensemble des postes n’est pas pourvu. Il ne le sera toujours pas à l’issue de la présente assemblée.

Un mandat réduit de fait dans sa durée, une équipe dynamique mais réduite, une équipe bénévole, il est important de le souligner. On peut avoir la meilleure volonté du monde, c’est d’ailleurs le cas, le don d’ubiquité ne fait pas partie de nos talents. Le projet associatif, devenu très ambitieux au fil des ans, n’a pu être mené totalement à terme.

C’est en particulier le cas pour nos relations transfrontalières. Ce qui avait été initié début 2010 n’a pu être poursuivi. Je rappelle qu’il s’agissait d’établir des relations durables avec l’école de communication et de journalisme de Courtrai, le Howest, avec le club de la presse de cette ville et avec nos confrères belges et nos confrères français qui sont en poste à Bruxelles. Cela demande un investissement lourd en temps et en relationnel. Cela est resté à l’état de projet. Ce n’est pas abandonné pour autant. Je tiens à préciser que, avec le concours très actif de Mathieu Hébert, nous avons tout de même organisé cette année une réunion d’actualité sur la crise politique belge qui a réuni un public. Le correspondant du Monde à Bruxelles, Jean-Pierre Stroobant, Stef Vande Meulebroucke, directeur de l’Eurométropole Lille-Kortrijk-Tournai et Erwan Guého, journaliste à Nord Eclair sont venus éclairer un public qui s’était déplacé en nombre.

Parmi mes autres regrets, le Bureau pigistes que nous avions lancé s’est très vite refermé. Deux raisons expliquent cela : la communication a été à mon sens insuffisante. Nous avons encore beaucoup à faire en ce domaine pour faire connaître nos actions, nos projets et notre savoir faire. Evidemment, plus nous développons nos activités, plus le travail de communication se complexifie. Mais il serait paradoxal que nous ne sachions répondre de manière pleinement satisfaisante à cette exigence. Seconde raison à cet échec provisoire : le bureau qui était destiné à accueillir les pigistes est désormais occupé par le webmaster et le chargé de communication du club. Leur propre bureau est en effet devenu insalubre et dangereux suite à un dégât extérieur des eaux. Le propriétaire met toute la mauvaise volonté qui le caractérise pour retarder les travaux. Résultat, les premières constatations des dégradations, qui datent de septembre dernier, n’ont pas eu d’effet et les dégradations se sont aggravées de façon telle qu’il m’a fallu procéder à l’évacuation de ce lieu.

Pour l’instant, le dossier est au point mort. Cela engendre pour nous une perte évidente, puisque nous ne pouvons pas jouir totalement de ce local. Mais cela engendre aussi des conséquences sur notre action de fond. Nous avons en effet un véritable service pratique à rendre aux journalistes pigistes très nombreux dans la région. Je veux donc croire que cette fermeture ne sera qu’une parenthèse, la moins longue possible.

Troisième regret : Les locaux précisément. Le projet de déménagement, lancé il y a longtemps et qui avait trouvé un début de solution en 2009, est lui aussi revenu à la case départ. La relance nécessaire n’a pu être faite cette année. Elle devient urgente. Mais c’est un dossier qui s’avère particulièrement difficile.

Enfin, j’avais annoncé l’an dernier, le lancement de ce que j’avais appelé un club entreprise. Il s’agissait d’offrir un service plus aux entreprises qui nous accompagnent, de resserrer nos relations, de trouver d’autres entreprises et de chercher à aller vers du mécénat. Ce projet n’a lui non plus, été lancé.

Quoi qu’il en soit, le club de la presse n’est certainement resté inactif durant l’exercice 2010 et sur la mandature 2010-2011. Le rapport d’activités fait état d’une centaine de rendez-vous dans l’année. Nous vous le disions tout-à-l’heure, notre chiffre d’affaires est en progression, ce qui correspond à une bonne tenue de nos prestations en matière de conférences de presse, notamment.

Au nombre de cette centaine de manifestation, il faut bien sûr compter les événementiels du club, les ateliers réflexion, les rencontres d’actualité, les rencontres professionnelles autour du club emploi, le parcours régional de notre dernière exposition photographique « Le Nord – Pas de Calais vu par ses photographes », et dont le thème est consacré aux hommes et aux femmes en politique.

S’agissant de nos événementiels. Les Prix Chicon-Houblon gardent la forme. Ils sont toujours aussi attendus et redoutés pour le Chicon. La dernière manifestation, au musée des Beaux arts de Valenciennes a également montré l’importance de ce rendez-vous pour l’image du club. Les propos d’accueil de M Riquet, le maire de Valenciennes, ont rappelé les préoccupations, qui ne sont pas que les nôtres, autour de l’information et de la communication, autour de leur évolution. Je signale à cet égard que les « bénéficiaires » du prix Chicon ne boudent pas systématiquement. Au contraire, ils tiennent souvent à s’expliquer tout en reconnaissant les failles qui leur sont reprochées.

L’utilité du Noël du Club, qui s’est déroulé l’an dernier à la distillerie de Wambrechies, n’est plus à démontrer, tant sur le plan communication extérieure que sur le plan de la solidarité affichée par notre association.

L’annuaire, qui fait l’objet d’une soirée de vœux en janvier, connaît toujours le même succès. Cette année, il a été remis dans le cadre prestigieux du LAM, à Villeneuve d’Ascq.

Les Grands Prix ont montré, lors de l’édition 2010, à l’Hospice d’Havré de Tourcoing, la nécessité d’une refonte du règlement. C’est chose faite pour cette année qui devrait voir une évolution de ce dernier. Sans remettre en cause le principe du soutien aux jeunes journalistes de moins de trente ans, nous allons notamment lancer un prix de reportage qui concernera toutes les classes d’âge. Le reportage et l’enquête sont des genres qui sont souvent en souffrance dans les médias. Nous avons à cœur de les mettre en avant.

S’agissant des rencontres professionnelles, nous avons innové dans deux domaines. Le club emploi, dont Gaëtane Deljurie s’est chargé, a trouvé de nouveaux angles, de nouveaux sujets, plus proches des préoccupations de journalistes. Là encore, on sent l’importance des pigistes et les préoccupations de la profession dans son ensemble. Il convenait d’y répondre en adaptant ce rendez-vous. Comment gérer sa boîte mails, comment aborder un budget territorial, qu’est-ce qu’un CDD d’usage, etc. Voilà quelques exemples des thèmes traités ces derniers mois.

L’autre innovation repose sur l’invitation de personnalités du monde politique de passage à Lille. Nous avons ainsi reçu, pour des rencontres avec la presse, le ministre de la Santé et du travail Xavier Bertrand, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Bernard Valero et le président d’honneur du MRC, Jean-Pierre Chevènement. Il s’agit, là encore, d’apporter un service supplémentaire aux journalistes de la région. Cela nous a aussi donné l’occasion d’écouter de grands concerts de langue de bois. Mais justement, il nous revient de poser les bonnes questions.

Parmi les autres dossiers qui ont fait l’objet de notre attention et de notre travail, je voudrais relever celui qui porte sur la presse à l’école. Cela fait des années qu’il a été lancé. Mais, grâce à la commission qui s’en occupe (portée notamment par Marc De Langie, Nathalie Capy , Daouda Coulibaly et Viviane Dagory), il poursuit son évolution. Nous sommes toujours au rendez-vous de la semaine de la presse à l’école et du concours Varennes. Mais nous venons de lancer un développement vers les collèges. Nous allons vers un conventionnement qui permettra des interventions adaptées aux collèges qui nous sollicitent. Et ils sont nombreux. Nous sommes là encore dans la défense de notre métier de journaliste et de la sensibilisation aux médias et à l’information.

La décentralisation de nos activités passe essentiellement par l’antenne que nous avons ouverte à Arras. Certes, d’autres points de rencontre seraient nécessaires à travers la région. Cela nous est demandé. Mais il nous faut faire à la mesure de nos moyens et il nous faut surtout améliorer notre présence à l’antenne d’Arras et autour d’Arras. Pour l’instant, notre chargé de communication Nicolas Bailly y tient une permanence hebdomadaire. Il a recueilli de nombreuses demandes de la part des journalistes, demandes qui portent sur des débats à la fois sur l’Arrageois et sur la profession. Pour notre part, nous organisons des débats dans le Pas-de-Calais et nous profitons aussi du déplacement de l’exposition photo pour dynamiser cette antenne. Reste qu’il y a encore beaucoup à faire. Il serait souhaitable que les journalistes du Pas de Calais soient eux-mêmes à l’initiative de rencontres locales.

J’en viens maintenant à un gros travail qui a été mené l’an dernier : le relookage du site internet. Le chantier a été long, il y a encore des améliorations à apporter, mais au moins, le site présente un nouvel aspect et de nouvelles possibilités (avec davantage d’informations) depuis décembre dernier. Ce site est plus dynamique, il comporte une entrée sur face book, et, depuis quelques semaines, il propose des forums de discussion thématiques. Enfin, depuis le début de cette année, nous avons lancé des vidéos de nos principales rencontres professionnelles et de nos événements. Pour parfaire cette nouveauté, nous allons nous munir d’une caméra avec micro. La qualité ne peut en effet faire défaut.

Depuis sa création en 2003, le site internet a accumulé 10 500 articles et a reçu environ 1,2 million de visites. La mise en place de la nouvelle version (le basculement) n’a pas affecté la fréquentation. Nous tournons autour de 10 000 visiteurs uniques 30 000 visites par mois. Les visiteurs restent en moyenne cinq minutes sur le site et voient en moyenne 7 pages par visite.

Cet outil est essentiel pour accompagner, soutenir et porter nos actions. Une preuve, parmi de très nombreuses, notre action de soutien à Hervé Guesquière et Stéphane Taponier. Depuis mars 2010, nous avons multiplié les manifestations publiques et ce n’est pas terminé. On les retrouve bien sûr sur le site avec de nombreux articles et, chaque jour, un message audio lu par une personnalité du monde culturel, de la presse, de la communication.

Ce site sera tout aussi indispensable pour les partenariats que nous aurons l’occasion de nouer prochainement. Je pense par exemple à un partenariat avec le festival du scoop et le congrès de la communication qui vont se dérouler à dunkerque en décembre prochain comme les rencontres pigistes, les 48 heures de la pige organisé par « profession pigiste, début juillet à l’ESSJ de Lille.

J’en viens maintenant à l’âme du club, c’est-à-dire vous-mêmes, nous-mêmes, les adhérents.

Au 31 décembre 2010, le club de la presse comptait 433 membres dont 311 personnes physiques et 122 personnes morales.
Cela donne la répartition suivante :

139 journalistes
149 communicants
23 membres partenaires

23 entreprises amies ou partenaires
64 entreprises membres
35 collectivités locales.

Je rappelle qu’au 31 décembre 2009, nous étions 455 membres, dont 428 personnes physiques et 127 personnes morales. A ce niveau là, on ne peut plus vraiment parler de stabilité. Il y a bien érosion des adhésions. Cela se vérifie pour l’ensemble des catégories, à l’exception des entreprises amies et partenaires (le chiffre reste le même d’une année sur l’autre) et des collectivités locales qui passent de 33 à 35.

Nous avons notamment observé une diminution des entreprises membres. Mais, côté adhésions individuelles, si le nombre de communicants ne diminue que de trois (ce qui n’est pas significatif), celui des journalistes passe de 150 à 139. La différence n’est pas énorme mais il faut regarder dans le détail.

Ainsi, sur un peu moins de 140 adhésions journalistes, 18 sont des membres associés (13%), 19 sont retraités ou journalistes honoraires (13%). Enfin 41 adhérents travaillent à la pige, soit une proportion de près de 30% (elle est d’environ 20% au niveau national et d’après le recensement de la commission de la carte). Parmi nos adhérents journalistes, 45% ont donc un emploi stable en entreprise de presse.

Il y a cependant lieu de penser que les adhésions pour l’exercice 2011 seront plus élevées. Selon les statistiques de mi juin, la répartition se fait ainsi :

146 journalistes, dont 17 membres associés et 6 étudiants
153 membres communicants dont 3 étudiants
26 membres partenaires
63 entreprises membres
22 entreprises amies ou partenaires
31 collectivités locales

La campagne de ré-adhésions qui va accompagner la mise à jour de l’annuaire, à partir de septembre ne pourra donc qu’améliorer la situation. En tout cas, l’élément nouveau porte sur l’arrivée de membres étudiants. Ce phénomène demeure timide, il est néanmoins nouveau et nécessitera que l’on renforce nos efforts de communication en direction des écoles professionnelles.

Avant de conclure, je voudrais attire votre attention sur ce que représente le fonctionnement du club de la presse et sur son apport dans la vie régionale.

L’équipe bénévole, c’est-à-dire les membres du conseil d’administration et toutes celles et ceux qui participent à la vie du club apporte une valeur ajoutée qui est très conséquente. Nous pouvons l’estimer à 45 000 euros ttc. C’est la valeur du bénévolat traduite dans trois directions principales :
- articles site 15 960 €
- Animation débats 10 000 €
- disponibilité (relecture, réunions comm…) 7 000 €

32 960 € ht (45 000 ttc)

soit : 2 250 €/adm (ttc) et par an

soit plus de 50% du total des subventions

Mais le club participe aussi à la vie régionale. Nous le faisons à travers ses différentes actions dans tous les domaines (actualités, débats, participation à la vie culturelle, etc.) Nous le faisons aussi en réinjectant des richesses dans l’économie régionale.

Le club perçoit des subventions à hauteur de 82 224 euros. Il réinjecte plus de 240 000 euros à travers les salaires et les cotisations sociales (145 600 euros), les achats de fonctionnement (92 000 euros), les impôts et taxes (4000 euros). Je ne tiens pas compte de la TVA qui est un phénomène nouveau.

Lors du quinzième anniversaire du Club, en 2007, je vous avais donné rendez vous pour les vingt ans du Club. Nous y arrivons. C’est pour l’année prochaine. Je termine quant à moi, avec cette assemblée générale, mon 19ème mandat d’administrateur et mon huitième mandat de président.

Cela a été un grand honneur pour moi de présider ce CA et ce club de la presse. Lorsque j’ai rejoint cette initiative, en 1991, cela s’appelait alors le pré-presse club, c’était les travaux de préfiguration, je l’ai fait d’autant volontiers qu’il me paraissait nécessaire de créer un lieu de rencontres et de débat professionnel.

Près de vingt ans plus tard, et de nombreuses évolutions, je suis convaincu que la nécessité d’un club de la presse est encore plus grande. Les évolutions de nos métiers, de nos médias, de notre système d’information font que, plus que jamais, il faut être vigilant. Le traitement que vient de » faire un quotidien parisien des quartiers de Roubaix et de Tourcoing montre que, de ce point de vue, nous assistons plutôt à une phase de régression de l’information. Pour le club de la presse, cela veut dire remettre 100 fois l’ouvrage sur le métier. C’est cela, notre utilité pour la profession. C’est cela notre utilité pour la région.

Mais en même temps, la mobilisation devient de plus en plus difficile. C’est précisément du aux contrainte actuelles, à la précarité, aux difficultés que nous rencontrons tous. Raison de plus pour ne pas baisser les bras. Je vous remercie toutes et tous pour votre présence, pour votre investissement. Je remercie tous nos partenaires, entreprises et collectivités, qui nous soutiennent et nous accompagnent.

Je remercie aussi tout particulièrement l’équipe permanente ici présente : Faouzia Allienne, Sébastien Closa, Nicola Bailly, Soizic Baron, qui, en congé parental, a été remplacée ces derniers mois par Véronique Beaussart à son tour remplacée actuellement par Amélia Da Silva.

C’est aussi grâce à cette équipe permanente que le club de la presse du Nord – Pas de Calais se hisse en tête des clubs de France. Je suis très fier d’avoir apporté ma modeste contribution à sa tête. Merci. Mille mercis à vous tous. Restez mobilisés. Très longue vie au club !

Fait à Lille

Le 18 juin 2011


 

 

 

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