Rencontre avec Salam, association bénéficiaire du Noël du Club 2008

Conférence de presse, projection d’une séquence du téléfilm « No London Today », débat… ce Lundi du Club du 24 novembre était tout entier consacré à Salam (Paix en arabe), l’association calaisienne d’aide aux migrants bénéficiaire du « Noël du Club de la Presse » dont la dixième édition se déroulera dans le cadre prestigieux de l’Hospice Comtesse à Lille, ce jeudi 4 décembre 2008.

(photo à gauche : Sylvie Copyans et Jean-Pierre Leclercq)
photos : Gérard Rouy

A cette occasion, Jean-Pierre Leclercq et Sylvie Copyans, président et secrétaire adjointe de l’association, ainsi que Luc Mousseau, directeur des programmes de France 3 Nord-Pas de Calais-Picardie, co-producteur avec Injam Production du téléfilm de Delphine Deloget qui sera programmé sur la chaîne publique régionale en mars 2009, ont été accueillis par Marc Dubois, secrétaire adjoint et Philippe Armand, administrateur, président de la commission « Noël du Club ». Ces derniers ont rappelé que le choix de Salam s’était effectué au printemps dernier, après consultation des adhérents du Club de la Presse Nord-Pas de Calais.

700 migrants au minimum « dans la nature »

Sylvie Copyans, secrétaire adjointe de l’association Salam

En novembre 2002, la fermeture sur ordre gouvernemental et sans aucune autre solution envisagée du centre de la Croix-Rouge de Sangatte n’a résolu en rien, au contraire, le problème posé par l’afflux des réfugiés - Afghans et Africains principalement mais pas seulement - qui, fuyant les guerres et la misère, affluent dans le Calaisis avec l’espoir de rejoindre l’Angleterre. Ces migrants se retrouvent à la rue, dans les courants d’air du port de Calais mais aussi ailleurs sur le Littoral ou l’arrière pays (Loon-Plage, Grande-Synthe, Saint-Omer, Steenvoorde). On en dénombre au minimum 700 aujourd’hui. Entre autres associations investies sur le terrain (tel le collectif C’Sur qui regroupe 7 associations), des bénévoles se sont organisés au sein de Salam (210 adhérents à ce jour) pour organiser des distributions de nourriture et vêtements, mais aussi pour accompagner les migrants dans leurs démarches juridiques, informer l’opinion publique et interpeller les pouvoirs publics locaux.

Venez voir sur place

Nuits sous les ponts, dans un abri précaire dans la « jungle » ou dans la carcasse d’une porte d’écluse transformée en « chambres », files d’attente pour bénéficier du repas distribué par les associations, regroupement par communautés d’origine, tentatives de s’embarquer à bord d’un camion, errance dans les rues de Calais avec la crainte permanente d’être embarqué par la police, chants et rires, le documentaire de Delphine Deloget illustre le quotidien de Chafik, Aron, Abraham, Henok et Ermias, Afghans, Kosovar et Erythréens. Un

Philippe Armand, administrateur, président de la commission « Noël du Club » et Luc Mousseau, directeur des programmes de France 3 Nord-Pas de Calais-Picardie

quotidien difficilement imaginable… « Venez vous rendre compte sur place pour le croire  », invitent en substance Sylvie Copyans et Jean-Pierre Leclercq. Ceux-ci témoignent des conditions invraisemblables dans lesquelles arrivent les migrants et de celles où interviennent les bénévoles, du comportement, souvent brutal de forces de police qui se défoulent pour l’occasion, de l’errance à laquelle les accords de Schengen peuvent conduire les réfugiés susceptibles d’être renvoyés vers le pays où ils ont été fichés, où leurs empreintes ont été prises. Récemment, les membres de l’association étaient de ceux qui s’opposèrent avec succès au charter affrété pour renvoyer des Afghans dans leur pays.

Un contexte délicat

Le contexte est d’autant plus compliqué que les relations avec les pouvoirs publics et des élus locaux ne sont pas des plus simples non plus. Peu d’aide de la part de l’ancienne municipalité de gauche selon Salam, même si un projet de centre d’accueil de 200.000 € fut voté par celle-ci (pour le budget 2008), avant d’être abandonné par la nouvelle municipalité UMP. Constitution d’un «  conseil des migrants  » par cette dernière et promesse de moyens (WC, abris grand froid). Les représentants de l’association ne cachent pas leur désaccord avec les bénévoles du collectif C’Sur qui a décidé de mettre fin à la distribution de repas le 30 novembre, lassés du comportement, de l’absence d’aide des pouvoirs publics… Chassés par les guerres, l’insécurité et la misère alors qu’ils sont souvent représentants des forces vives (jeunes, diplômés…), les réfugiés continuent d’affluer en espérant un avenir meilleur en Angleterre, aux USA…
M.D.

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