Rencontre avec Sonia Dridi, autrice de "Joe Biden : Le pari de l’Amérique anti-Trump"

, par communication@clubdelapressehdf.fr

Dans le cadre des rencontres "Regards de presse" en partenariat avec le Furet du Nord, le Club de la presse Hauts-de-France a reçu la journaliste Sonia Dridi, auteure de "Joe Biden : Le pari de l’Amérique anti-Trump" (éditions du Rocher), une biographie du candidat du parti démocrate à l’élection présidentielle américaine. Une rencontre animée par Hervé Leroy, journaliste et auteur.

Passionnée par les Etats-Unis, Sonia Dridi est correspondante à Washington pour plusieurs médias français (Europe 1, M6, France 24, RTBF). La journaliste a mené l’enquête auprès des conseillers politiques de Joe Biden, ses soutiens, mais aussi ses opposants pour tenter de décrypter l’homme et le candidat.

Tandis que les élections présidentielles américaines auront lieu le 3 novembre 2020, après 50 ans de carrière politique, Joe Biden se trouve en tête des intentions de vote selon les sondages et son avance semble se consolider. C’est sur lui que parie l’Amérique anti-Trump. A 78 ans, Biden se pose en candidat de la transition, prêt à laisser le flambeau à une prochaine génération de Démocrates.

Selon Sonia Dridi, Joe Biden est devenu le candidat démocrate « par défaut et de façon assez inattendu » : « Il est apparu comme plus rassurant et expérimenté que ses rivaux. On dit de lui qu’il manque de charisme, mais j’ai découvert un homme plus complexe, émotif et avec un sacré tempérament », commente-t-elle.

Un homme à fleur de peau

Pour Sonia Dridi, « Biden est un homme qui a toujours voulu être président des Etats-Unis, il en est à sa troisième candidature » : « Même s’il a pris un coup de vieux depuis quelques années, c’est un homme au caractère bien trempé, mais également à fleur de peau. Ceci est sans doute dû à la résilience qu’il a dû développer après la mort de son épouse et de sa fille dans un accident, du décès de son fils d’une maladie et de sa lutte contre son bégaiement de jeunesse, explique la correspondante. Ce n’est pas un idéologue, il privilégie les relations humaines. Il a un côté humain, une empathie qui vient de son parcours personnel, ce que les Américains ressentent, y compris chez certains Républicains. D’ailleurs, un de ses surnoms est : ‘le consolateur en chef’ ».

Pendant sa carrière politique, Joe Biden a commis de nombreuses « gaffes » et a multiplié des contre-vérités et des déclarations maladroites. De plus, son côté tactile, notamment envers les femmes (dont une accusation de viol qui n’a pas été prouvée), a été largement commenté. « Biden possède un fort ego qui le pousse à se mettre en scène. C’est un homme direct, qui dit ce qu’il pense. Toutes ces gaffes le rendent finalement humain », analyse Sonia Dridi. Contrairement à Hillary Clinton, qui avait tenu des propos durs contre l’Amérique conservatrice, ce représentant l’aile droite de son parti est vu par les Américains comme un homme issu de la classe moyenne et empathique, ce qui s’est particulièrement traduit durant la crise sanitaire a contrario de Donald Trump : « En portant constamment le masque et en faisant des propositions concrètes, il a gagné des points envers les Américains », note la journaliste.

"Un virage à gauche"

Au sein du Parti démocrate, pour faire face au socialiste Bernie Sanders, Joe Biden a opéré durant sa campagne « un virage à gauche en allant parler avec les jeunes progressistes » : « Il fédère beaucoup plus dorénavant, avec un programme moins centriste, plus progressiste, moins isolationniste. Il souhaite restaurer l’image de son pays sur la scène internationale (relations plus cordiales avec l’Europe, accord climatique, retour dans l’Organisation mondiale de la Santé, Otan…). De plus, la conjoncture est différente par rapport à 2016 : les Démocrates n’étaient pas très motivés et n’avait pas vu venir le phénomène Trump », explique Sonia Dridi.

Selon elle, cette élection va impacter l’avenir de la politique américaine actuellement très fracturée : « La participation, notamment via le vote à distance qui privilégie le camp démocrate, va être un élément clé, indique la journaliste. Trump n’a pas réussi à vraiment élargir sa base. Sur le terrain, je vois les électeurs démocrates plus mobilisés qu’avec Hillary Clinton. Biden a déjà la confiance des seniors, mais il touche également de plus en plus les jeunes et les minorités, même si beaucoup d’Américains soutiennent les positions nationalistes de Trump, qui est vu par ceux-ci comme le candidat de l’ordre. Si Trump est réélu, la division de la société américaine sera accentuée. Ca sera extrêmement tendu. Certains se disent prêt à sortir les armes ».

M.P

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