12èmes prix Houblon – Chicon du Club de la presse : La grâce du magistrat et le dépit du cheminot

Plus de 130 personnes ont répondu à l’invitation du Club de la presse pour la remise des prix Houblon – Chicon 2008. C’était ce mardi 22 avril, dans les locaux de la Chambre de commerce et d’industrie d’Arras. Ambiance très festive sur buffet exceptionnel préparé par le CFA de la Chambre des métiers du Pas-de-Calais. La justice souriait à son prix Houblon. Le panier d’endives a vainement attendu ses récipiendaires : la direction régionale et la direction de la communication de SNCF Voyageurs n’étaient pas transportées de joie.

Photos : Philippe Armand

Houblon attendu, chicon redouté bien plus que redoutable. Le Club de la presse du Nord – Pas de Calais y est encore allé de son grain de sel dans le plat de la communication. D’emblée, le président de la Chambre de commerce et d’industrie d’Arras, Jean-Marc Devise, a prévenu : pour lui, il faut voir dans l’un et l’autre de ces prix "le signe d’une reconnaissance réciproques entre les deux univers [presse et communication - ndlr] qui se nourissent mutuellement. (..) Houblon ou Chicon, je suis sûr que ce sont des hommes de goût qui, comme nos produits régionaux, ont du caractère et de la personnalité".

Une fois n’est pas coutume, c’est à un magistrat que le prix Houblon est allé pour cette douzième édition. Ce prix, symbolisé par une généreuse sélection de nos bières régionales, distingue une communication ou une relation presse reconnue et appréciée par les journalistes. Eric Vaillant, magistrat chargé de communication au Parquet général de Douai, et secrétaire général du procureur Zirnhelt, n’a pas manqué de se faire remarquer des chroniqueurs judiciaires et autres journalistes traitant des affaires de justice.

Marc Dubois, Vice-Président du Club de la presse explique a M Vaillant pourquoi le jury a décidé de lui remettre le Prix Houblon

Des communicants facilitateurs

En recevant le précieux élixir des mains de Marc Dubois, président de la cérémonie, M Vaillant n’a pas manqué de commenter cette décision prise par le jury du Club. « Pour une fois que la justice est récompensée !... » Etat de grâce donc, pour ce magistrat de 44 ans qui, en accord avec le procureur général, est devenu un interlocuteur précieux pour journalistes pressés après le procès dit « Outreau 2 » d’avril 2006. Facilitateur de contacts avec la hiérarchie judiciaire, il organise aussi des petits déjeuners-trimestriels au cours desquels, face aux journalistes, le premier président et le procureur général s’expriment sur l’actualité. La réforme de la carte judiciaire par exemple. M. Vaillant a promis qu’il veillerait à développer ces relations de confiance. Dans la salle, on a entendu des conseillers prud’homaux jurer qu’ils s’inspireraient de cette expérience…

Deux autres professionnels de la communication étaient nominés pour ce prix : Marie-Elizabeth Bogucki, chef du département communication et relations extérieures du Port autonome de Dunkerque, et Maxime Parent, chargé des relations presse du club de football valenciennois VAFC. Leur rapidité et leur aisance à répondre à leurs interlocuteurs journalistes ou à les mettre en relation avec le spécialiste qu’ils recherchent ont notamment été évoqués par Marc Dubois. La première a avoué se retrouver dans la nomination du second et dans le prix Houblon : « Dans nos métiers respectifs, nous sommes souvent amenés à traiter une communication de crise », a-t-elle dit en substance. Ce soir, dans les salons de la CCI d’Arras, l’heure était plutôt à la détente.

Amers chicons

Houblon attendu, Chicon redouté. Dans cette catégorie qui pointe une communication défaillante ou une relation presse tendue, le jury du club s’est montré trois fois impitoyable. Comment faut-il comprendre la nomination de Michèle Demessine, vice-présidente de Lille Métropole Communauté Urbaine sous la précédente mandature et chargée du projet Grand Stade ? « Impossible, répondent les jurés-journalistes, d’obtenir des informations précises sur le financement de cet équipement. En quelques mois, pourtant, le coût est passé de 300 à 700 millions d’euros. » Autre grief : « la communauté urbaine n’a nommé aucun porte-parole sur ce dossier ! » Du coup, patatras ! Michèle Demessine, à qui personne n’a finalement rien à reprocher, sert de bouc émissaire. Nous nous devons cependant de rappeler que, en début d’année, LMCU était venue s’expliquer, au Club de la presse, sur la manière dont la communication et l’institution fonctionnent. C’était tout à son honneur. Las, les dents sont dures, parfois.

Le signal des réjouissances

Autre nominé : Vincent Liagre, responsable du site Columbia Sportswear à Raillencourt-Sainte-Olle, près de Cambrai. Ici, il lui était reproché de n’avoir su répondre à un journaliste en quête d’une information primordiale : « Quel intérêt Columbia voit-elle à la construction, à proximité de son site, d’une des plus grosses plate-formes multimodales sur le tracé du futur canal Seine-Nord ». Et de balader le journaliste de site en site. On l’a même emmené au siège européen, en Suisse, puis au siège central, aux Etats-Unis (d’Amérique). C’était une balade téléphonique et informatique.

Appelé à comparaître, Vincent Liagre a reconnu les faits. Même s’il explique que, vu des USA, la liaison fluviale Seine-Nord demeure peu médiatisée. En tout cas, fair-play, il invite chaque journaliste intéressé à visiter son site de Raillencourt-Sainte-Olle.

Vincent Liagre fait amende honorable et n’a pas hésité à venir écouter et s’expliquer tout en dégustant quelques feuilles d’endive parfois relevées. Tel ne fut pas le cas pour Nathalie Toussaint, directrice Communication Régionale de la SNCF Lille, ni pour Michel Boudoussier, directeur régional de SNCF Voyageurs. Que leur reproche le jury ? Un embargo. Rien que cela. Un embargo à l’encontre de notre confrère « 20 minutes » (édition de Lille). Sous le titre « Handicap maximum en gare de Lille », en octobre 2007, ce dernier avait écrit un article faisant état des critiques d’usagers et de syndicalistes concernant une tarification, en gare de Lille, des services d’aide aux personnes handicapées. Colère de la responsable de la communication, qui demande et n’obtient pas de droit de réponse, et mesure de rétorsion à l’égard du journal, avec l’accord de sa direction.

Nathalie Toussaint, qui n’a pu venir prendre livraison du panier de Chicons, s’explique dans un courrier qu’elle nous a adressé. Elle y fait valoir les succès de sa communication et avoue avoir trouvé ce prix très injuste. Aujourd’hui, elle dit avoir compris et évoque un « journaliste très malheureux, agacé et en colère ». Le jury a compris, lui aussi.

Félicitations à tous les récipiendaires.

Philippe Allienne
(qui a manqué le train ce soir là)

Des visiteurs très attentifs dans les carrières de Wellington
Monsieur Liagre (Columbia Sportswear) explique la situation
Marie-Elizabeth Bogucki, chef du département communication et relations extérieures du Port autonome de Dunkerque, et Maxime Parent, chargé des relations presse du club de football valenciennois VAFC, étaient aussi nominés pour le Prix Houblon
Marc Dubois et Jean-Marc Devisse, Président de la CCI d’Arras

Un accueil remarquable

Après la visite enrichissante mais aussi émouvante de la Carrière Wellington, permise grâce à la contribution de la ville et de l’Office de tourisme d’Arras, l’accueil à la Chambre de Commerce et d’Industrie d’Arras fut sans doute l’un des plus remarquables vécu depuis 12 ans. Carole Lacomblez et le service communication de la CCI n’y sont pas pour rien mais, c’est le moins que l’on puisse dire, nos hôtes avait mis les petits plats dans les grands pour la remise des prix Houblon et Chicon. Sous la houlette de Luc Toussaint, les élèves du Centre de Formation des Apprentis de la Chambre des Métiers du Pas-de-Calais et leurs professeurs avaient confectionné un cocktail succulent et original à base d’endives fournies par le Celfnord, complété par les fromages de Philippe Olivier, sur lesquels la Page 24 de la Brasserie Saint-Germain s’accommodait fort bien. Le tout présenté dans un « décor » floral et artistique où l’on remarquait en particulier les sculptures sur glace symbolisant la bière et le chicon, réalisé par Hervé Dartois et Philippe Gottrand, vices-champions du monde de glacerie et champions de France de sculpture sur glace ( philippe-gottrand numericable.fr ), ainsi que les créations boulangère et sucrière de Christophe Debersée, champion du monde de boulangerie 2008 ( chrisdebersee neuf.fr ). Chaque participant est reparti avec un sachet cadeau offert par le Celfnord, ce dernier jouant à fond le jeu et démontrant dans ce cas que « l’endive créative » était plus qu’un slogan…

L’équipe des restaurateurs
Détails du Buffet.
Une oeuvre d’art en chocolat
Sculpture sur glace


 

 

 

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