Qui mieux que le journaliste peut éclairer le citoyen sur les enjeux du monde ? Quel support peut donner à « comprendre, faire comprendre, décrypter », comme le soulignait Hervé Ghesquière, lors de sa venue au Club le 28 septembre ? Se rendre sur le terrain, démêler les enjeux, croiser les sources, l’exercice du journalisme réclame du temps. Dans bien des rédactions – ce n’est pas propre au Nord-Pas de Calais – cet aspect est devenu secondaire, par manque de moyens ou de volonté.
Bien des confrères regrettent de ne pouvoir qu’effleurer la surface de l’actualité, d’enchaîner les conférences de presse, de devoir privilégier le compte-rendu au détriment de sujets plus fouillés. La concentration des médias au sein de grands groupes, présentée comme une nécessité économique, permettra-t-elle d’inverser la tendance ? Il est permis d’en douter : diversité des médias et diversité des points de vue vont de pair.
C’est une sacrée bouffée d’oxygène : les lauréats dont nous distinguons les travaux cette année montrent avec sérieux ou légèreté qu’il est encore possible de passer le filtre des discours formatés. Encourageons-les. Encourageons-nous.
Mathieu Hébert