Un prix Chicon 2007 reçu avec humour et fair-play

L’édition 2007 des prix Houblon-Chicon du Club de la presse s’est tenue mercredi 25 avril, à Marcq-en-Baroeul. Ils ont épinglé l’équipe du Chti 2007 et mis en avant François Rousseaux, chargé des relations presse de la maire de Lille. La soirée a aussi été l’occasion d’inaugurer une exposition de portraits consacrée au jazz.

Photos : Soizic Baron

Pas toujours évident de recevoir un prix – même remis avec une bonne dose d’humour – censé épingler, du point de vue des journalistes, une forme de communication qui a failli ou qui pourrait au minimum être améliorée… Julien Charpentier, directeur de la publication et directeur de la communication pour l’édition 2007 du Chti, ne s’est pourtant pas démonté. Il était là, mercredi 25 avril à la Galerie Septentrion (Marcq-en-Baroeul), pour recevoir le prix Chicon 2007 du Club de la presse Nord-Pas de Calais. D’autres étudiants de l’Edhec, ayant travaillé avec lui sur le guide lillois des sorties, l’avaient accompagné. Pas démonté mais un peu surpris, le directeur de publication. D’ailleurs, quand il a reçu le coup de fil pour le prévenir, « j’ai bêtement pensé que nous étions primés pour le Houblon », confie-t-il. La conférence de presse de lancement, d’ailleurs organisée au Club de la presse (lire l’article), ayant attiré de nombreux journalistes et eu des retombées importantes dans les médias, pour lui, tout s’était passé au mieux (1). L’équipe du Chti avait même choisi, cette année, de contribuer à des actions en faveur des journalistes, par le biais d’un financement attribué à Reporters Sans Frontières (RSF).

Un « mail assassin »

Julien Charpentier s’est vu remettre un panier de chicons

Mais voilà, il y a eu ce « mail assassin », selon l’expression d’un confrère qui a pu le lire, pour fustiger l’erreur (sur la date de sortie du Chti) commise à l’antenne par un journaliste. De surcroît, le message a été envoyé directement à ses supérieurs et non à l’intéressé. L’histoire a suscité quelques remous dans la rédaction mais aussi au-delà… Bref, c’est cet incident qui a fait la différence au moment du vote pour le prix Chicon 2007. Julien Charpentier assume, d’autant qu’il est l’auteur du courriel, et prend la chose avec le sourire : « C’est le premier prix que je reçois de ma vie. Je suis très heureux. » « Mais si vous aviez vu les courriers que j’ai envoyés à des fournisseurs dont nous étions mécontents, vous auriez appelé Amnesty International ! » Tout de même, il soulève « une dernière chose qui [le] chiffonne » : « Comme tout étudiant qui se respecte, j’aime beaucoup le houblon, un peu moins le chicon… »

Julien Charpentier est tout de même reparti avec son panier de chicons, faisant écho au discours prononcé quelques minutes auparavant par Bernard Gérard, le maire de Marcq-en-Baroeul. « Il est important de savoir pratiquer l’autodérision, estime ce dernier, c’est le baromètre de la bonne santé d’une démocratie. » « Il faut avoir la modestie de dire que "chicon", tout le monde l’est un jour », ajoute-t-il, estimant que « la presse est le sel de la démocratie », tout en mettant « un peu de piment dans notre quotidien ».
Lors des précédentes éditions, d’autres lauréats du prix Chicon avaient eu l’élégance de le recevoir avec fair-play. Ce fut notamment le cas du club de foot du Losc. Et l’année dernière, c’est François Rousseaux qui venait en prendre livraison, au nom de celle dont il assure les relations presse, Martine Aubry. La maire de Lille avait en effet connu quelques épisodes tendus avec les journalistes. Cette année, François Rousseaux était à nouveau là… mais pour recevoir le prix Houblon, qui lui a été personnellement attribué.

« Rapports cordiaux » avec les journalistes, « quel que soit leur média »

François Rousseaux, attaché de presse de Martine Aubry, au coté de Marc Dubois, Président du Club de la presse

« François Rousseaux est apprécié pour la qualité et la rapidité de ses réponses [« avec documentation à l’appui, même pour les PV des conseils municipaux », précise un confrère »] », a résumé Marc Dubois, président du Club de la presse. Il a également évoqué « son caractère agréable et ses rapports cordiaux » avec les journalistes, « quel que soit leur média, petit ou grand […]. Même si les demandes d’interview ne peuvent pas toujours aboutir… » « Vous allez peut-être me trouver un peu plus détendu que l’année dernière », a commencé le lauréat 2007, ajoutant : « Ça me va droit au cœur. » Il a aussi parlé de son « métier très exigeant » (qui l’a déjà amené à rédiger un communiqué de presse un 31 décembre à 18h), mais qu’il pratique avec « beaucoup de plaisir ». « C’est un travail d’équipe, précise-t-il. Je ne suis pas tout seul. » François Rousseaux a aussi tenu à associer à ce prix la maire de Lille.

(de gauche à droite) Didier Ellant, adjoint au Maire de Marcq-en-Baroeul chargé de la communication, Marjorie Desmaret, dirigeante de la galerie Septentrion, Yves Pascal Renouard, gérant de la société Lieux uniques en Nord, François Soulet de Brugière, Président du Conseil d’Administration du Port Autonome de Dunkerque, François Rousseaux, attaché de presse de Martine Aubry, Marc Dubois, Président du Club de la Presse et Julien Charpentier, directeur de la communication pour l’édition 2007 du Chti

Soirée aux couleurs du jazz

Organisée aux couleurs du jazz, cette soirée 2007 des Houblon-Chicon a permis d’apprécier l’orchestre Swingin’ Pool. Une ambiance de circonstance pour inaugurer l’exposition photographique de Gérard Rouy, administrateur du Club. Passionné de jazz, Gérard collabore depuis des années à des revues spécialisées, en tant que rédacteur et photographe. Il a également pris part à des programmations de festivals et écrit des monographies sur Chet Baker et Duke Ellington.

Gérard Rouy, un photographe passionné de jazz
L’orchestre Swingin’ Pool

Son exposition « Jazz 73-06 » est une sélection parmi plus de trente ans de portraits (Chuck Berry, Keith Jarrett, Charles Mingus, Hank Jones…) réalisés sur scène, en répétition, lors des à-côtés de concerts et festivals… Visible à la Galerie du Septentrion jusqu’au 28 avril, l’exposition sera ensuite accueillie au Club de la presse, du 2 mai au 30 juin 2007.

L. F.

(1) Le prix Houblon récompense plus la « qualité » d’une relation nouée avec les journalistes qu’une « efficacité » au sens des retombées engendrées dans les médias.

Partenaires de la soirée : Lieux uniques en Nord, Galerie Septentrion, Coca-Cola Entreprise, Heineken Entreprise, Ricard SA, la ville de Marcq-en-Baroeul, Banque Populaire du Nord.

Les autres nominés

Décidément, le rectorat de l’Académie de Lille, par ailleurs agité d’une perpétuelle valse des recteurs, est un grand habitué des prix Chicon du Club de la presse. Déjà lauréat deux fois (en 1996, pour la première édition, et en 2005) et nominé l’année dernière, il l’est à nouveau en 2007… Avec toujours les mêmes griefs formulés par les journalistes : manque de réactivité à leurs demandes, impossibilité de vérifier certaines informations… « Dès que quelqu’un de la comm’ commence à être au courant des dossiers, il quitte sa fonction », a ainsi écrit un confrère aux membres du jury. Ou encore : « Dès que le sujet est un tout petit peu polémique (ou fait courir un risque même très minime de critiquer l’école), le refus du rectorat est systématique. » Devant cette « persévérance », le jury des Houblon-Chicon a décidé de placer le rectorat « hors concours » pour les prochaines éditions…

Transpole (qui gère les bus, le métro et le tramway dans la métropole lilloise), plusieurs fois mentionné dans les propositions envoyées au jury, était le troisième nominé pour le prix Chicon. C’est, là encore, un manque de transparence et de réactivité qui a été mis en avant, Transpole passant ainsi par une agence extérieure pour gérer sa communication. Pas toujours simple pour avoir des informations rapides en cas d’urgence… Selon certains confrères, la situation serait d’ailleurs différente la nuit, lorsque les demandes arrivent directement au service d’urgence de Transpole.

Côté Houblon, le jury a cité Laurence Lecomte, directrice de la communication de l’Atelier lyrique de Tourcoing. A son propos, des journalistes évoquent une « communication sobre, efficace… » et « son délicieux sens de l’humour léger et décalé, qui rend les choses tellement agréables ». Mais encore : elle « sait s’effacer une fois qu’elle vous a mis en contact avec Jean-Claude Magloire [le directeur musical de l’Atelier lyrique, NDLR] ». Enfin, le jury a cité pour la première fois, du moins dans cette catégorie, un représentant du monde économique. François Soulet de Brugière, directeur général de la Société de Recherche de Synergie (SRS), a été retenu en tant que président du conseil d’administration du Port autonome de Dunkerque, pour « son discours innovant », son « langage direct en conférence de presse ou face à des spécialistes des transports et de la logistique » et son habitude à « parler le même langage avec le localier de La Voix du Nord qu’avec le spécialiste du Lloyd Anversois [quotidien spécialisé dans le transport maritime, NDLR]. »

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