Aujourd’hui, dans la presse régionale - Vendredi 7 juillet 2006

A croire que l’information déteste le goût des vacances qui commencent pour certains. Les titres de ce matin ne sont pas particulièrement des remèdes pour le moral. Des centaines d’élèves qui ne trouvent pas de lycée pour la rentrée, des Français jugés trop dépensiers, un après match dramatique pour de jeunes supporters… Et une actualité internationale qui n’est guère plus optimiste comme en témoigne un reportage à Gaza signé Serge Dumont, de « La Voix du Nord. »

L’enseignement professionnel est-il « victime de son succès », comme le pense "La Voix du Nord" ? Le quotidien titre en Une : « Elèves cherchent lycées DESESPEREMENT ». Les chiffres que livre ce matin Nicolas Faucon font frémir : Dans l’académie de Lille 4 500 élèves de troisième sur 50.000 « « n’ont pas été affectés dans la filière ou l’établissement correspondant à leurs vœux ». Parmi eux, « 4 000 voulaient rejoindre l’enseignement professionnel. (…) ils sont priés de se réorienter [là] où il reste de la place… Plusieurs centaines resteront sans lycée à la rentrée ». « Après les sans-papiers et les sans-domicile fixe, voici les sans-bahut », écrit Nicolas Faucon. Le rectorat conteste les données du Snes, le syndicat majoritaire dans l’enseignement secondaire. Selon lui, seule une centaine d’adolescents n’auraient pas d’affectation à ce jour. Reste de toute façon la question de l’orientation lorsque le premier choix ne peut être satisfait. « Il y a quelques jours, explique Christian Champiré, secrétaire académique adjoint au Snes, les chefs d’établissements ont pris contact avec ces familles pour tenter de leur « vendre » des formations où il reste de la place. (…) Par exemple, dans l’Arrageois comme dans le Lensois, il reste des places en lycée professionnel dans les BEP mécanique agricole, chaudronnerie, métiers de la mode. Souvent, les parents se laissent convaincre de l’intérêt qu’il y a pour leurs enfants à intégrer ces filières. Le problème, c’est qu’ils se retrouvent dans des secteurs qu’ils n’ont pas choisis et qui ne les intéressent pas… » Pour le syndicaliste, le problème a tendance à s’accentuer avec la suppression des postes. Et il reproche au rectorat de sous-estimer « le besoin des lycées professionnels en pensant qu’il suffit d’augmenter le nombre de passages en seconde générale et technologique. » Au détriment des BEP.

Mathieu Hébert, pour Nord Eclair, est allé écouter Gilles Carrez, le rapporteur général de la commission des finances à l’Assemblée nationale. Il était hier dans la région, à l’invitation du Medef Nord - Pas de Calais. Selon le député UMP du Val de Marne, rapporte notre confrère, « La France dépense trop ». Il a plaidé à la fois pour une restauration de l’image de l’entreprise et pour une baisse des dépenses publiques. « Depuis 1981, assure-t-il, la France dépense en moyenne 16% de plus que ce qu’elle gagne. Les emprunts seront remboursés par nos enfants et nos petits-enfants. Cela ne peut plus durer »

Dans un tout autre domaine, on frisonne encore devant la photographie de cette inquiétante fissure dans une maison du bassin minier. Sous le titre « Une brèche juridique, », Didier Specq, dans « Nord Eclair », revient sur ces affaissements qui affectent de nombreuses maisons de ce bassin et les indemnisations ne tombent pas automatiquement. Surtout pour « les affaissements apparus après le 1er septembre 1998. (…) Or, écrit-t-il, des mouvements de terrains se produisent tous les jours ». Un avocat lillois, Me Chirola, a demandé hier que soit nommé un expert indépendant (voire un collège d’experts). Il a également souhaité que le juge des référés « lui dise que ses plaintes sont recevables quand elles tendaient à viser Charbonnage de France ». L’avocat a obtenu gain de cause et, pour Didier Specq, « une nouvelle voie judiciaire semble » ainsi s’être « ouverte. « C’est peut-être un tournant dans ce douloureux dossier des affaissements miniers » espère quant à lui Me Chirola.

Toujours dans Nord Eclair, Catherine Rougerie a rencontré le directeur général du Centre de recherche et d’information pour le développement (Crid). Bernard Pinaud répond à ses questions à l’occasion de « l’Université d’été de la solidarité internationale » qui se tient à Lille jusqu’à demain. Il fait de l’annulation de la dette une « question d’urgence ». Il réclame d’autre part la création d’une « commission d’enquête parlementaire en vue d’un audit des dettes dues à la France par les pays du Sud et obtenir le gel des fonds détournés par les élites du Sud ».

Dans la région, l’après-match de mercredi soir s’est terminé par un drame, près de Lens. « Une jeune femme de 20 ans, écrit Gaëlle Caron , dans « Nord Eclair », est morte dans un accident de la route, à Loison sous-Lens. (…) Comme de nombreux supporters, elle avait ouvert le carreau de la voiture pour s’asseoir sur la portière, une partie du corps à l’extérieur de l’habitacle, et crier sa joie dans les rues ». Mais, pour des raisons encore inconnues, le conducteur a fait un écart. La tête de la jeune femme a percuté un poteau et a été tuée. Une autre passagère a été grièvement blessée. Outre cet accident, « La Voix du Nord » signale aussi « « quelques incidents, parfois violents » qui, dans la région, ont suivi la victoire des Bleus.

Le mondial, il en est toujours beaucoup question dans les éditions de ce matin avec, pour commencer, notre consœur de « La Voix du Nord », Julie Bain qui « recherche désespérément écran et projecteur pour finale mythique ». "Cherche" ou "recherche désespérément" : le secrétariat de rédaction de "La Voix" s’est amusé... ou s’est relâché. Quoi qu’il en soit, Julie Bain nous explique que « les 55 centimètres de son téléviseur ne suffisent plus pour rassasier les fanatiques du ballon rond … » Alors, elle s’est mise en quête d’un grand écran. Las ! Elle a été devancée de loin par d’autres fanatiques. Les entreprises de location de matériel professionnel de la métropole lilloise ont toutes été dévalisées ! Le Club de la presse pourra toujours l’inviter. Mais il ne pourra rien faire pour Nicolas et ses amis qui, raconte Julie Bain, ont « tous cotisé pour louer un écran et un vidéo projecteur ». « On voulait, reprend Nicolas, s’installer dans le jardin dimanche soir. Je le sens mal….
A Boulogne, c’est un disque que recherchent les supporters des Bleus et, plus particulièrement de Franck Ribéry. « Six Boulonnais, dont cinq pompiers, membres du groupe « Fra-Gueules » viennent d’enregistrer un titre en hommage à Tit Franck, le joueur du chemin vert », explique Olivier Merlin, dans « La Voix du Nord ». Les Boulonnais s’enflamment pour la chanson dédiée à l’enfant de leur ville, mais le groupe n’a pas encore trouvé de maison de disque. Peut importe, pour la finale, dimanche soir, « nous chanterons en live. Ca va être chaud ! » promet Christophe, le guitariste.

Côté éditorialistes, ce sont toujours les Bleus et le Mondial qui excitent les plumes. Jules Clauwaert, dans « Nord Eclair », se passionne pour « Ces champions qui nous étonnent ». « Accéder à la finale en éliminant des concurrents parmi les plus prestigieux, écrit-il, est déjà un exploit. Il démontre, à la lettre, qu’aucune autre performance n’est inaccessible ». Rendant ensuite hommage à « Zizou », qu’il gratifie de « grand Monsieur », il conclut : « Notre football « black-blanc-beur », décidément, n’a pas fini de nous étonner. A condition qu’il soit vraiment au diapason de notre société. ».
Dans « La Voix du Nord », Hervé Favre regarde à la fois en direction des Bleus et du Premier ministre ! Pensant aux conséquences pour Dominique de Villepin si le Portugal avait gagné, « Le Premier ministre a pris un sacré risque en allant s’afficher mercredi soir dans la tribune présidentielle, écharpe tricolore au cou, malgré la chaleur », juge-t-il. Et, citant « Le Figaro », « puisque le parcours des Bleus illustre aux yeux de Dominique de Villepin le « combat contre la fatalité », ce saut nocturne à l’Arena stadium avait sans doute pour lui valeur de thérapie personnelle ». Un peu vachard, Hervé Favre ce matin. Il égratigne d’ailleurs tous « nos hommes politiques qui jouent aussi les « milieux récupérateurs », à droite comme à gauche du terrain !  ». Sauf Nicolas Sarkozy qui « a trop de travail » et Ségolène Royal qui « fuit les questions des journalistes sur un sujet resté pour elle une affaire d’hommes ». Oui, vraiment vachard…

L’économie n’est pas oubliée ce matin, avec notamment, dans « La Voix », cette annonce de l’embauche de deux cents ingénieurs dans la région, par la société Atos Origin, basée à Noyelle-lès-Seclin. Spécialisée dans l’e-commerce, cette entreprise de « 14 000 salariés en France pour 1,5 million de chiffre d’affaires », précise Michel Vieux, affiche une croissance de 8% en 2005 et annonce l’embauche en 2006 de 9 000 ingénieurs dans le monde, dont 2 000 en France et 200 dans la région  ».

L’industrie papetière va mal. C’est pour cette raison qu’hier, à l’Assemblée nationale, le député maire UMP du Touquet, Léonce Deprez a présenté un rapport et des préconisation. « Il préconise par exemple, cite « La Voix du Nord », une utilisation plus cohérente de la forêt française aujourd’hui exploitée de façon morcelée ; l’augmentation de 44 tonnes du poids total en charge pour les camions afin de réduire les coûts de transport du bois ; l’amélioration du crédit recherche… ».

Enfin, tandis que le quotidien gratuit « 20 minutes » titre sur les « 23 Palestiniens et 1 soldat israélien tués en 24 heures », le correspondant de « La Voix du Nord » à Gaza, Serge Dumont livre un reportage intitulé « L’armée israélienne à la reconquête de la bande de Gaza ? ». « Selon les rumeurs circulant dans la rue palestinienne, écrit-il, des « mistarvim » (soldats israéliens parlant l’arabe avec l’accent palestinien et opérant en civils) auraient été envoyés dans la bande de Gaza afin d’éliminer les dirigeants du Hamas ». Il cite d’autre part un chroniqueur palestinien pour qui « Il est évident qu’Israël ne déploie pas un tel dispositif militaire dans le seul but de libérer Shalit et d’empêcher les tirs de Qassam. En réalité, il veut reconquérir des territoires, faire tomber le gouvernement du Hamas et affaiblir davantage l’autorité palestinienne afin d’affirmer ensuite qu’il n’a personne avec qui négocier ».

Philippe Allienne

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