Dans la presse régionale - Jeudi 7 septembre 2006

Si la politique était du cinéma, le film d’aujourd’hui s’intitulerait : « Et la tendresse, bordel ? » Mais ce n’est pas du cinéma. La presse de ce matin a peut-être adouci le petit-déjeuner de Martine Aubry. Plus généralement, elle révèle plutôt l’âpreté ambiante.

CHIANTE, EXIGEANTE… ET CHOUETTE - C’est comme vous voulez : une scoop ou une devinette. C’est Yves Durand, le secrétaire national du PS à l’enseignement supérieur et député-maire de Lomme, qui qualifie ainsi Martine Aubry et dont Benoît Deseure rapporte les propos ce matin dans « La Voix du Nord » (édition « Métropole Lille » seulement, tant pis pour les autres…). Mercredi, Yves Durand effectuait sa rentrée politique à quelques jours de l’université de rentrée de la Fédération Nord du Parti socialiste, qui se déroulera samedi dans sa ville. « On ne l’attendait pas là-dessus. », écrit notre confrère en sachant que, lors de cette rencontre annuelle avec la presse, l’élu se garde de donner sa position sur les uns ou les autres, au sein du PS. Mais cette fois, il a tenu a terminer son intervention sur un hommage appuyé à Martine Aubry. « Il faut que les attaques cessent. D’autant qu’elles sont injustifiées », a-t-il martelé. Il en est convaincu, « Martine, c’est le leader à Lille, c’est le leader de l’agglomération de demain. Et ce doit être le leader politique du Nord, comme l’a été Pierre Mauroy ». Soulignant sa « capacité intellectuelle, sa capacité politique et son courage », il estime que la maire de Lille est « une fille chouette. Elle est chiante parce qu’elle est exigeante, c’est tout. Mais elle fait un travail remarquable sur Lille ». Voilà qui est dit à la veille de la conférence de rentrée de Marc-Philippe Daubresse qui, on le lira peut-être demain, considère Martine Aubry « comme une adversaire, mais pas comme une ennemie ». De la tendresse, enfin, dans un monde de brutes.

UNE CARTE MALHEUREUSE POUR SEGO ? - Flaurence Traullé, pour « Nord Eclair », a elle aussi assisté à la conférence de rentrée d’Yves Durand. Elle en a surtout retenu ce qu’il avait à dire de la rentrée scolaire. Il déplore bien sûr les suppressions de postes dans l’académie de Lille et dénonce « la casse », selon lui « volontaire » de l’école publique. Mais notre consœur n’a pas manqué de l’interroger sur les déclarations de Ségolène Royal qui, « dimanche, a remis en cause la carte scolaire ». Cette fois, le ton est plus cassant que caressant : « Elle a tort, répond-il. Je l’ai dit immédiatement et je l’ai redit mardi soir au bureau national du Parti socialiste ». Et le député-maire d’ajouter : « Il faut approfondir la carte scolaire, aller plus loin dans cet outil de mixité sociale. Assouplir la carte scolaire, ça ne veut rien dire ». Il précise encore que « derrière la question de la carte scolaire, il y a celle de la mixité dans les villes. Il y a des établissements ghettos parce qu’il y a des ghettos, mais supprimer la carte scolaire, c’est renoncer ». Ce matin, Martine Aubry a dû jubiler à la lecture des journaux régionaux.

« ASSOUPLIR » OU « SUPPRIMER » LA CARTE ; SEGO OU SARKO ? - « Assouplir » la carte, c’est précisément ce que souhaite Ségolène Royal et qui fait, à lire « Le Figaro » de ce matin, sa différence avec Sarkozy qui, lui, « plaide pour sa suppression pure et simple ». De toute façon, développe Claire Bommelaer dans ce quotidien, « Sarkozy et Royal [sont] sont d’accord pour mettre fin au dogme de la sectorisation ». « La Voix du Nord » et « Nord Eclair » reviennent largement sur ce dossier dans leurs pages d’informations générales en titrant respectivement : « La carte scolaire dans la ligne de mire de Sarkozy et Royal » et « Carte scolaire : sans cesse améliorée, toujours contournée ». Ce contournement, précise « Nord Eclair », est même devenu un « sport national pratiqué par les parents d’élèves favorisés ». Et la tendresse, bordel ?

GDF : LE DOSSIER AUX 137 449 AMENDEMENTS - De la tendresse, il ne faudra pas en attendre davantage lors des débats parlementaires qui s’ouvrent aujourd’hui autour de la privatisation de Gaz de France. Les oreilles du PS et du PC n’ont pas fini de siffler à propos des 137 449 amendements qu’ils ont déposés. Mais même à droite, le projet de Dominique de Villepin ne fait pas l’unanimité. Raphaël Tassart, pour « Nord Eclair », a recueilli les opinions de députés UMP et UDF du Nord. Marc-Philippe Daubresse avait, dès juin, dénoncé « l’innoportunité du projet ». Il précise : « On peut appartenir à la majorité sans être godillot. Ca n’est pas une bonne opération ». Il est contre et c’est clair. Thierry Lazaro, député UMP de la 6e circonscription du Nord, se déclare « plus ou moins pour ». Chiristian Vanneste (10e) -qui s’en étonnera ?- est « tout à fait pour ». Gérard Vignoble (UDF) est contre. Francis Vercamer (UDF) « attend de voir ». Et nous attendons le déroulement des débats avec curiosité…

FOUS DU NET - L’étude que vient de réaliser TNS Sofres auprès d’un échantillon national de 4.940 personnes de 15 ans ou plus, pour le compte de la presse écrite d’actualité, appelle de nombreux commentaires des quotidiens. « La Voix du Nord » et « Nord Eclair » consacrent respectivement deux et trois pages à internet et aux habitudes des Français. Pour le premier, « le net est plébiscité, mais jugé dangereux ». C’est en effet ce que pensent, selon le sondage, 72% des personnes interrogées. A cela, Frédéric Cazava, un expert des innovations internet, répond que le problème n’est pas internet. « Les arnaqueurs ou les prédateurs sexuels n’ont pas attendu cela pour sévir », assure-t-il. « Ils vont là où ils peuvent trouver leurs cibles. Internet n’est que le reflet de la société. » Il ajoute qu’à l’avenir, « les réseaux sociaux vont prendre de l’importance. (…) En fait, dit-il, les concepteurs n’ont rien inventé. L’homme est un animal social qui se regroupe en tribu depuis la nuit des temps ». Mais le développement du net, estime encore le spécialiste, va également se réaliser sur « la dématérialisation des échanges de contenus culturels. La vidéo, la musique, le son vont devenir encore plus simples à diffuser ».
« Nord Eclair » résume, dans une infographie, les principales tendances de l’utilisation d’internet, toujours selon les résultats du sondage. Le courrier électronique et les infos pratiques arrivent en tête avec 95% et 94% des réponses. L’information (les actualités) se placent en quatrième position (78%), derrière la distraction et la détente (88%). Plus loin viennent les blogs (51%) et les téléchargements (48%). Sébastien Leroy remarque que 77% des Français sont d’accord avec le fait qu’internet facilite la vie de tous les jours, et 57% vont même jusqu’à soutenir qu’aujourd’hui, on ne peut plus se passer d’internet ». Il relève aussi que le profil du « fondu d’internet a moins de 35 ans, est plus diplômé que la moyenne, possède de plus hauts revenus et habite l’Ile-de-France ».
De son côté, Mathieu Hébert souligne que le haut débit encourage de plus en plus de personnes à recourir à Internet. Il a rencontré le directeur du développement web du groupe Redcats, Fabrice Berger-Duquesne. Celui-ci est affirmatif : « Il faut arrêter avec le retard français ! Ce n’est pas vrai. Nous avons un taux d’équipement supérieur à d’autres pays européens ». Ben voilà. Si Redcats le dit…

L’EPIDEMIE NOSOCOMIALE EN QUESTIONS - A première vue, lorsqu’on lit « La Voix du Nord » de ce matin, la gestion de l’épidémie nosocomiale et la communication sur cette épidémie, a fait l’objet d’un énorme cafouillage. Bernard Virel revient sur le « silence autour de cette épidémie », « qui a fait 14 morts » dans la région (il n’utilise plus le conditionnel alors que les articles précédents parlaient de décès « partiellement liés » au clodistrium difficile). « Les autorités avaient-elles vraiment pris la mesure du problème de santé ? », interroge-t-il. Quoi qu’il en soit, « La Voix » nous apprend que le ministère de la Santé a envoyé avant-hier, mardi, son directeur de la Santé Didier Houssin, à la rencontre des élus de la région. Par ailleurs, à la demande de ce même ministère, « une mission d’évaluation de la gestion de cet épisode va être diligentée par la Direction générale de la Santé, la Direction de l’hospitalisation et l’Organisation des soins et l’Institut de veille sanitaire. » On saura encore qu’il subsiste 29 cas à Lens, que l’isolement à Liévin est levé et que la surveillance est toujours de rigueur dans les établissements de Lille et de Lomme. A Roubaix, on est dans l’attente, à Saint-André, on maintient l’isolement « par précaution ». Nul doute que ce dossier va refaire parler dans les jours et les semaines qui suivent. D’autant que l’on soulève des « cas particuliers » comme celui de cet octogénaire décédé le 15 août à l’hôpital Saint-Vincent de Lille. La direction de cet établissement affirme n’avoir pas « constaté de lien entre l’infection et le décès ». La famille se demande pourquoi, dans un premier temps, cette personne avait été renvoyée chez lui avant d’être hospitalisée à nouveau, à la demande de son médecin généraliste.

Philippe Allienne

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