Aujourd’hui dans la presse régionale : jeudi 21 septembre

On perçoit, dans la presse régionale de ce matin, comme un souffle de colère. Une colère parfois clairement exprimée, comme celle de ces « bouche-trous » de l’Education nationale, comme les appelle « Nord Eclair », ou celle, à tendance épidermique, du député de Tourcoing Christian Vanneste. Il y a la colère du Conseil régional, qui dénonce une discrimination dont il a fait l’objet. Et puis il y a celle des journalistes de France Bleu Nord qui seront en grève mardi prochain. Chez Stora Enso, en revanche, les salariés prônent plutôt l’apaisement. Mais que dire des victimes de maladies nosocomiales et de leurs proches ? Que dire aussi de cette colère d’hier pour les parents de ce jeune Marcquois atteint d’une maladie rare ? Et la vôtre, tellement légitime, après avoir attendu vainement votre revue de presse durant deux semaines ! Inexcusables sommes-nous. Nous re-voilou...

L’EPIDEMIE TUE TOUJOURS - ENCORE DEUX MORTS. Le titre qui barre la Une de « La Voix du Nord » en dit long sur la gravité de cette infection nosocomiale qui touche notre région depuis le début de l’année et sur le manque de transparence reprochée à la Fédération hospitalière. Justement, écrit Bernard Virel, « celle-ci monte (enfin) au créneau en tenant une conférence de presse ce matin » et en assurant que « le devoir des institutions hospitalières est de répondre dans la transparence aux inquiétudes et à l’émotion parfaitement légitimes des patients et de leurs proches ». Citant une proche de victime, qui évoque « "le silence de plomb" des responsables hospitaliers », le journaliste estime à une quinzaine celles et ceux qui « veulent désormais connaître "toute la vérité sur cette infection nosocomiale" ». C’est à Douai et à Seclin, « dans deux hôpitaux qui jusqu’à présent n’avaient pas fait parler d’eux », que sont décédés deux autres patients, portant le bilan à 17 morts dans la région. Et d’ailleurs, note Bernard Virel, ces hôpitaux « contestent l’information de la Drass, évoquant "des analyses bactériologiques" » en cours avant d’affirmer qu’il s’agit bien du "clostridium difficile" ». Soulignons cependant cette note d’espoir, le laboratoire Anios, à Hellemmes, « vient de mettre au point le premier antiseptique français capable de lutter contre le clodistrium difficile », nous informe « La Voix du Nord ».

LA COLERE SALUTAIRE D’UNE FAMILLE - « La Voix du Nord » révélait mardi le cas de ce jeune Marcquois de 18 ans, Emmanuel Rutka, qui souffre depuis huit ans d’aplasie médullaire, une maladie rare. A l’époque, les médecins lui avaient prescrit l’association de deux médicaments. Ce traitement lui permet de vivre « à peu près normalement ». Mais il y a environ une semaine, ses parents apprenaient que le laboratoire fabricant l’un de ces médicaments, un stéroïde anabolisant commercialisé sous le nom de « Nilevar », avait décidé de cesser la production. Pas suffisamment de malades, donc pas rentable. Les parents d’Emmanuel et les spécialistes en hématologie ont alors dénoncé cet arrêt qui met la vie de plusieurs personnes en danger. Fin du premier acte. Aujourd’hui, écrit Olivier Berger , qui a enquêté pour « La Voix », on arrive au dénouement avec la reprise annoncée de la production du Nilevar. « Mais il a fallu pour cela employer les grands moyens, plutôt inhabituels dans ces milieux feutrés », commente-t-il. Ainsi a-t-il été nécessaire de « convoquer d’urgence [le laboratoire] Pharmion, qui commercialise le médicament, et les laboratoires Sanofi-Aventis, le troisième groupe pharmaceutique mondial, qui a arrêté en 2001 la production de la noréthandrolone, le principe actif unique qui constitue le Nilevar. Sous la pression du ministère [de la Santé], les deux labos ont fait le dos rond et accepté de reprendre le plus rapidement possible la fabrication de ce Nilevar très peu prescrit et faiblement rentable depuis les années soixante-dix ». Fin du second acte et, semble-t-il, dénouement heureux. Mais Olivier Berger souligne avec raison que Pharmion « n’a alerté l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) de l’arrêt de la disponibilité du médicament qu’en décembre 2005, alors que Sanofi avait stoppé la production de la molécule en 2001 ». Et il conclut : « On n’empêchera pas Emmanuel Rutka de penser que ce suspense malsain aurait pu être évité si les laboratoires n’avaient pas attendu la dernière limite et un coup de semonce du ministère pour réagir ». Pour sa part, « Nord Eclair » précise que « le père du jeune malade a indiqué "attendre des actes" ».

LA REGION EN COLERE CONTRE L’AGENCE REGIONALE DE L’HOSPITALISATION - Pour conclure ce chapitre « santé » qui met beaucoup de monde en émoi, signalons cette déception du Conseil régional, relayée par « La Voix du Nord ». Cela s’est passé mardi, « au cours d’une réunion de la commission exécutive de l’Agence régionale de l’hospitalisation. L’ordre du jour comportait un vote concernant la participation du conseil régional à cette commission. » Or, « l’Etat et l’assurance maladie se sont prononcés contre l’entrée des élus régionaux au sein de cette commission exécutive, une disposition pourtant prévue par la loi (…) ». La Région dénonce une « décision étonnante, scandaleuse et méprisante », de « déni de démocratie » et d’« incohérence de l’Etat ». A l’origine, seule serait en cause une simple « question de forme ».

PRISE DE CONSCIENCE APRES LA LUTTE ANTI-CPE - On lira avec intérêt l’article de Nicolas Faucon , dans « La Voix du Nord », qui a eu l’idée, au moment de la rentrée universitaire, d’interroger les meneurs du mouvement anti-CPE au printemps dernier. Ils n’en reviennent pas encore du succès de la mobilisation et des répercussions aujourd’hui parmi les étudiants. « Maintenant, confie l’un d’entre eux, on sent clairement que l’on est écouté quand on va dans les amphis parler des problèmes des étudiants étrangers sans papier, du logement… Il y a eu une prise de conscience qu’un rapport de force pouvait changer les choses ».

En revanche, le ton apparaît beaucoup plus amer chez les personnels non-titulaires de l’enseignement. Hier, nous raconte Sébastien Leroy de « Nord Eclair », « L’intersyndicale enseignante a mis l’accent sur [leur] précarité ». Témoignage de l’un d’entre eux : « Je suis titulaire d’un DEA de mécanique des fluides. Depuis 7 ans, je n’ai pu enseigner que la techno, le dessin industriel ou la plomberie (…) alors que je devrais être professeur de maths-physique ». Un cas qui n’est pas isolé puisque, comme l’écrit « Nord Eclair », « comme environ un millier d’autres, il fait partie de cette armée des ombres des contractuels, vacataires ou maîtres auxiliaires qui font un boulot de prof sans en avoir le statut ». Ils sont en colère et ils vont l’exprimer « lors de la journée de mobilisation nationale du 28 septembre prochain », prédit Sébastien Leroy. Reste qu’ils sont lucides : c’est « ça ou le chômage ». La chanson est connue. Le chantage aussi.

EXTREME COLERE - Pas content, Christian Vanneste. Pas content du tout. Comme le rapporte « Nord Eclair », le député UMP de Tourcoing « a en travers de la gorge le fait que Jack Lang ait une école à son nom dans la région ». Certes, remarque notre confrère, la décision date de l’an dernier et cette école (une maternelle) se trouve à Beuvry, dans le Nord, alors que l’élu socialiste est député du Pas-de-Calais. « De fait, tout ça n’est pas très loin géographiquement », convient le quotidien. De toute façon, Christian Vanneste a déposé une proposition de loi afin de s’opposer à de possibles dérives et pour rappeler quelques principes aux conseils municipaux qui sont compétents pour décider de la dénomination des écoles maternelles. Ainsi, observe-t-il, il est « traditionnellement admis que les témoignages officiels de reconnaissance doivent être réservés aux personnalités qui se sont illustrées par des services exceptionnels rendus à la Nation ou à l’humanité ou par une contribution imminente au développement des sciences, des arts ou des lettres ». Et « Nord Eclair » d’ajouter : « En général, cela s’applique à des personnes décédées depuis au moins cinq ans. De toute évidence, pour C. Vanneste, Jack Lang ne répond à aucun de ces critères… » Voilà qui est dit. On aimerait demander à l’érudit qu’est le député tourquennois ce qu’il pense de la pétition lancée en avril dernier à Nanterre, pour donner le nom du sociologue Abdelmalek Sayad à un collège des Hauts-de-Seine. Disparu en 1998, il a travaillé avec Pierre Bourdieu et a étudié les bidonvilles de Nanterre dans les années 1950-1960.

L’INDEPENDANCE DE L’UDF - Interrogé par Florence Traullé (« Nord Eclair ») juste avant la tenue, à Arras, de la journée parlementaire de l’UDF, Olivier Henno estime que « la preuve est désormais faite de l’indépendance de son parti ». Concernant la place en France pour un parti centriste, le président de l’UDF Nord assure que « La France serait bien mieux gérée si on la gérait comme on le fait au niveau municipal ou dans les collectivités locales. Avec des personnes raisonnables qui ne sont séparées que par peu de chose. Or, le débat politique en France fonctionne comme si le mur de Berlin n’était pas tombé ! », s’exclame-t-il. En colère, M. Henno ?

CALME CHEZ STORA ENSO - Tandis que « la direction du papetier Stora Enso doit être reçue aujourd’hui au ministère de l’Intérieur », comme le rappelle « Nord Eclair », « La Voix du Nord » souligne que « les salariés semblent miser sur l’apaisement (…) pour ne pas handicaper le projet de reprise ». De côté donc leur colère en apprenant, il y a quelques jours, que la direction, précisément, refuse de valider un projet d’accord de reprise partielle de son site de Corbehem, dans le Pas-de-Calais. Ce projet permettrait de sauver 180 emplois, lit-on dans « Nord Eclair ». C’est à propos de ce refus que la direction doit être entendue aujourd’hui par les conseillers de Nicolas Sarkozy.

GREVE A FRANCE BLEU NORD - « La Voix du Nord » annonce que France Bleu Nord sera en grève mardi 26 septembre. Mais ce mouvement va plus loin. « Tous les syndicats de journalistes de Radio France (…) ont déposé un préavis de grève dans les 41 radios du réseau France Bleu (…). Les syndicalistes dénoncent "les coupes claires à venir dans les budgets consacrés aux piges et aux CDD qui conduiraient à une diminution du nombre de rendez-vous d’information sur l’antenne de France Bleu Nord et à une baisse d’activité pour les pigistes dont la situation est déjà précaire" ». C’est bien vrai !

QUAND LE GROUPE VOIX DU NORD "COMMUNIQUE" - Il n’y avait pas de revue de presse hier et c’est bien dommage. Nous aurions pu nous faire l’écho de cette information très justement publiée sous la rubrique « communication », tant par « La Voix du Nord » que par « Nord Eclair ». On nous y donnait une sorte de compte-rendu de la réunion organisée mardi par le Groupe Voix du Nord entre les « mille salariés du quotidien phare et les dirigeants de ses filiales ». Il s’agissait en fait du CE extraordinaire, que nous annoncions, le 8 septembre sur ce site dans notre rubrique « Vie des médias en bref » (lire notre brève du 8 septembre).
Mais, pour en revenir à la communication des deux quotidiens régionaux d’hier, on y apprenait que le groupe « croit au papier et à l’internet », que « quelques mois après le lancement réussi des nouvelles formules (…), le groupe poursuit sa marche en avant », qu’il « entend conforter ses titres et se développer dans les médias nouveaux ». Bien sûr, soulignent les dirigeants, « ces évolutions nécessaires (…) passent par des exigences économiques qui supposent un développement des ressources en même temps qu’une réelle maîtrise des coûts ». C’est-à-dire ? De nouveaux départs ? Ben oui, sans doute dès le début de l’année prochaine. Mais il fallait deviner ou attendre, par exemple, Le Monde daté de ce 21 septembre et qui évoque le Plan de modernisation sociale du groupe (lire également notre brève du 20 septembre). Le quotidien parisien est d’ailleurs évoqué dans « La Voix » et dans « Nord Eclair » : « Lille Plus, y lit-on, sera l’un des maillons forts du réseau de presse gratuite qui s’associe au journal « Le Monde » et au groupe Bolloré ». François Bayrou étant à Arras cet après-midi, peut-être se fendra-t-il d’un commentaire…

Philippe ALLIENNE

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